Clalit, la koupat holim à laquelle sont affiliés plus de la moitié des Israéliens – dont une large part des francophones nouvellement installés – est en pleine tourmente. Depuis quelques semaines, le ministère de la Santé a ouvert un bras de fer inédit avec sa direction, dénonçant une gouvernance défaillante, un conseil d’administration paralysé et un climat de sabotage interne.
Le directeur général du ministère, Moshe Ben Siman Tov, exige la mise en place d’un comité d’enquête externe et menace d’activer l’article 37 de la loi pour placer Clalit sous tutelle. Une mesure radicale qui a provoqué la démission du directeur général de Clalit, Eli Cohen, et suscité la colère des syndicats. Le président du comité des travailleurs, Prosper Ben Hamo, menace désormais de grève générale si l’État intervient.
Au-delà des querelles politiques et des luttes de pouvoir, cette crise pourrait bien avoir des conséquences concrètes pour les assurés : retards dans les soins, annulations de rendez-vous, surcharge des cliniques. Un scénario particulièrement préoccupant pour les nouveaux immigrants francophones, souvent affiliés par défaut à Clalit lors de leur alyah.
Le dernier rapport du Contrôleur de l’État est alarmant : 589 millions de NIS de déficit fin 2022, des filiales mal contrôlées, des cliniques mal gérées, et un conseil d’administration jugé déconnecté du terrain.
Alors que les tensions s’enveniment entre la direction de Clalit et les autorités de tutelle, de nombreux assurés s’interrogent : leurs soins sont-ils en danger ? Pour les francophones en quête de repères dans un système de santé parfois difficile à appréhender, la situation appelle à la vigilance.