Une nouvelle tempête politique secoue le Likoud, à l'approche d’un vote interne prévu ce mercredi visant à démettre Yuli Edelstein de son poste de président de la puissante Commission des Affaires étrangères et de la Défense. Cette initiative, portée par les députés Hanoch Milwidsky et Nissim Vaturi, fait suite au refus d’Edelstein d’avancer sur la loi de conscription exigée par les partis ultra-orthodoxes.
Selon les règles du Likoud, les candidats au poste peuvent déposer leur candidature jusqu’à mardi. Le poste, considéré comme stratégique tant sur le plan sécuritaire que politique, est au cœur des tensions actuelles au sein de la coalition.
Les partis haredim, essentiels à la survie du gouvernement Netanyahu, n’ont pas caché leur frustration. L’un de leurs représentants a déclaré : « Ce n’est pas notre histoire. Nous voulons une loi claire, avec un président de comité qui s’engage. Nous avons toujours été les meilleurs partenaires de la coalition, soutenant toutes les lois, mais nous n’avons pas obtenu ce qui nous tenait le plus à cœur. »
Du côté de l’opposition, la critique est sévère. Benny Gantz, chef de l’union Bleu et Blanc, a accusé le gouvernement de compromettre la sécurité nationale pour préserver l’équilibre politique. « Ce n’est pas Yuli Edelstein qu’on sacrifie, mais la sécurité d’Israël », a-t-il lancé lors de la réunion de sa faction. Il a appelé les députés du Likoud à « regarder les soldats dans les yeux » avant de voter, et à prendre conscience de la responsabilité que ce changement implique.
Le projet de loi sur la conscription, visant à encadrer et maintenir l’exemption des ultra-orthodoxes du service militaire, reste l’un des dossiers les plus explosifs du mandat. Il cristallise les tensions entre les exigences des partis religieux et les impératifs de défense nationale, dans un contexte de guerre prolongée et de mobilisation massive des réservistes.
Alors que la coalition tente de ménager ses soutiens ultra-orthodoxes, ce remaniement interne pourrait aggraver les divisions et affaiblir la crédibilité du Likoud sur les questions de sécurité, déjà sous le feu des critiques depuis des mois.