Face à la montée inquiétante de la haine antijuive, les autorités américaines multiplient les mesures de fermeté. Cette semaine, Domagoj Patkovic, un Américain de 31 ans originaire de l’Oregon, a été condamné à cinq ans de prison pour avoir proféré de fausses alertes à la bombe visant plusieurs hôpitaux et maisons de retraite juifs à New York et Long Island. Entre mai et septembre 2021, Patkovic avait passé des appels anonymes menaçant de faire exploser des établissements de santé affiliés à la communauté juive. Dans l’un des cas, ses menaces ont provoqué l’évacuation partielle d’un hôpital et une mobilisation massive des secours. Le FBI et le ministère de la Justice ont souligné le caractère antisémite manifeste de ces actes, qualifiés de « graves menaces terroristes internes ».
Dans un autre registre, l’université Columbia à New York a accepté de verser 200 millions de dollars d’amende à l’administration Trump pour régler des accusations de négligence face au harcèlement d’étudiants juifs. En échange du rétablissement de financements fédéraux gelés, l’établissement s’est engagé à renforcer ses mesures contre l’antisémitisme sur le campus, à se conformer strictement aux lois fédérales sur la non-discrimination, et à accueillir un contrôleur indépendant pendant trois ans.
Selon l’Anti-Defamation League (ADL), les États-Unis ont enregistré en 2024 un total de 9 354 incidents antisémites, soit une hausse de 5 % par rapport à 2023, établissant un nouveau record historique. Cela représente en moyenne plus de 25 actes par jour, dont près de 60 % étaient directement liés à l’opposition à Israël ou au sionisme.
En Europe aussi, la tendance est très préoccupante. En France, 1 570 actes ont été recensés en 2024, et 3 528 au Royaume-Uni. La Belgique, qui avait déjà connu une explosion des actes antisémites en 2023 (+420 %), reste également sous tension. L’Espagne et l’Italie font aussi face à une hausse significative des agressions, discours haineux et actes de vandalisme visant les Juifs. Rapportés à la population, ces chiffres révèlent une progression alarmante de l’antisémitisme dans l’ensemble du monde occidental, avec une hostilité marquée dans des pays comme l’Espagne, où l’antisionisme se transforme souvent en haine antijuive.
Contrairement à de nombreux pays européens où la riposte reste partielle ou symbolique, l’administration américaine mise sur une réponse active, mêlant sanctions judiciaires, pression institutionnelle et protection renforcée des lieux communautaires. Une démarche saluée par de nombreuses organisations juives comme un modèle à suivre dans un contexte de haine de plus en plus décomplexée.