La femme accusée d'avoir comploté pour assassiner le Premier ministre Benyamin Netanyahou a rompu le silence ce jeudi, confiant à ses proches son incompréhension face aux accusations portées contre elle, selon les informations de N12. "Je suis sous le choc", a-t-elle déclaré. "Je ne croyais pas qu'une conversation de salon puisse se transformer en une mise en examen pour tentative d'assassinat du Premier ministre."
L'accusée, une militante de premier plan des manifestations contre le gouvernement, a été formellement inculpée pour complot en vue de commettre un acte terroriste. Elle conteste fermement toute intention criminelle réelle.
"Je n'avais rien planifié, je n'ai pas acheté d'armes, je n'ai pas espionné, je n'ai pas levé de fonds – rien", s'est-elle défendue auprès de ses proches. La septuagénaire compare ses propos à une remarque anodine : "C'était une conversation intime, une sorte de 'Je veux braquer une banque'. Des paroles, pas des actes."
Selon ses déclarations, elle voulait simplement "exprimer sa frustration" et n'arrive "pas à croire" qu'elle soit poursuivie "pour quelque chose qui n'a pas eu lieu". "Je ne voulais assassiner personne. Surtout pas le Premier ministre", a-t-elle insisté.
L'accusée évoque sa récente découverte d'une maladie incurable comme facteur explicatif de ses propos. "Depuis que j'ai découvert que je souffrais d'une maladie grave, je suis brisée", a-t-elle confié. "Je ne dors pas, je ne mange pas, tout mon corps tremble."
Elle reconnaît avoir tenu des propos désespérés : "Certes, j'ai dit quelque chose comme 'Je suis prête à mourir' ou 'S'il le faut, je partirai', mais c'était un moment de désespoir."
Un plan détaillé, selon l'acte d'accusation
L'acte d'accusation dresse un tableau bien différent. Selon le parquet, la militante avait "pris la décision d'assassiner le Premier ministre israélien, sacrifiant ainsi sa vie à la lutte contre le gouvernement afin de sauver l'État d'Israël".
Le document judiciaire détaille plusieurs démarches concrètes : fin juin, l'accusée aurait contacté d'autres militants et rencontré l'un d'eux à son domicile pour solliciter son aide. Face au refus de ce dernier, elle aurait ensuite demandé son assistance pour acquérir un lance-roquettes destiné à attaquer Netanyahou.
L'accusée aurait également cherché à recueillir des informations sur "l'agenda, les déplacements et la localisation du Premier ministre, ainsi que sur ses mesures de sécurité", selon l'acte d'accusation. Les réunions se déroulaient dans des conditions de sécurité particulières, les téléphones portables étant laissés à l'extérieur de la pièce.
C'est finalement le militant contacté qui a alerté les autorités. "Après avoir réalisé qu'il n'avait pas réussi à dissuader l'accusé de mettre à exécution son projet d'assassinat, il a contacté un avocat et lui a fait part de ses soupçons, qui a contacté les autorités de sécurité", précise le document judiciaire.