C’est une première depuis un quart de siècle : des représentants officiels d’Israël et de Syrie se sont rencontrés à Paris mercredi 24 juillet pour des négociations directes, avec pour objectif de désamorcer les tensions explosives dans la région druze de Suwayda. La réunion s’est tenue sous la médiation de l’envoyé spécial du président américain Donald Trump, Tom Barrack, et a duré près de quatre heures.
Le ministre israélien des Affaires stratégiques, Ron Dermer, a pris part à la rencontre aux côtés du chef de la diplomatie syrienne, Asaad al-Shaibani. Les discussions se sont concentrées sur la situation sécuritaire dans le sud de la Syrie, notamment à Suwayda, Quneitra et Daraa, où les violences communautaires et l’implication de groupes islamistes liés au Front al-Nosra (HTS) ont fait plus de 1 300 morts depuis le début du mois de juillet.
L’envoyé américain a salué cette avancée : « Notre objectif était le dialogue et la réduction des tensions, et c’est exactement ce que nous avons réalisé. Toutes les parties ont réitéré leur engagement à poursuivre ces efforts », a déclaré Tom Barrack sur X (ex-Twitter).
D’après le Syrian Observatory for Human Rights, un accord de principe aurait été esquissé autour de plusieurs points-clés :
· le retrait des forces tribales et islamistes des villages druzes,
· la mise en place de conseils locaux à Suwayda sous supervision américaine,
· le désarmement partiel de Quneitra et Daraa,
· et l’interdiction d’entrée pour les entités affiliées au HTS.
Un comité chargé de surveiller l’application de l’accord sera créé et transmettra ses rapports à Washington. Les organisations humanitaires de l’ONU seraient autorisées à opérer librement sur le terrain.
Cette rencontre, rendue possible après des contacts préliminaires tenus début juillet à Bakou, s’inscrit dans une stratégie plus large visant à contenir l’instabilité régionale aux portes du plateau du Golan, où Israël observe de près toute présence hostile. Si aucune normalisation n’est envisagée pour l’heure entre les deux pays officiellement en guerre depuis 1948, cette initiative marque une évolution tactique majeure dans un contexte régional tendu.