Les premières images de camions d’aide franchissant le point de passage de Rafah ce dimanche matin ont immédiatement été relayées en bonne place par les grands médias arabes. Arab News en Arabie saoudite et Al-Ain aux Émirats arabes unis ont tous deux consacré leur une à cet événement, en évoquant un « pas positif » dans la gestion de la crise humanitaire à Gaza.
Abou Dhabi, très engagé depuis le début du conflit dans les parachutages d’aide et le soutien médical aux civils palestiniens, voit dans ce changement israélien le résultat de mois de pressions régionales en coulisses. La connexion électrique d’une station de dessalement dans la bande de Gaza, évoquée dans les médias émiratis, est perçue comme une réponse directe à l’une de leurs demandes clés : l’accès à l’eau douce pour les civils.Le signal envoyé par Jérusalem pourrait donc être interprété comme un geste en direction des puissances du Golfe, à l’heure où les discussions sur l’après-guerre s’intensifient.
En Arabie saoudite, où l’on observe avec attention les évolutions israéliennes, le rétablissement partiel de l’aide est vu comme une étape d'apaisement. Si Riyad n’a pas normalisé ses relations avec Israël, le royaume soutient depuis plusieurs mois, de manière plus discrète, les efforts humanitaires multilatéraux en faveur de Gaza.
Les pays du Golfe ne sont pas seuls à se réjouir. Plusieurs capitales arabes, dont Le Caire, insistent sur la nécessité de maintenir et d’élargir ces couloirs humanitaires, tout en évitant de renforcer le Hamas.
Pour ces États, l’enjeu est double : soulager la population civile tout en préparant le terrain politique pour une nouvelle gouvernance à Gaza, une fois le conflit terminé.
Ce consensus arabe, rare sur la question gazaouie, montre à quel point l’aide humanitaire est devenue, ces derniers mois, un levier diplomatique majeur.