L’acteur israélien Alon Abutbul, 60 ans, s’est effondré mardi matin, peu après être sorti de l’eau entre les plages de Neve Yam et Hof HaBonim, dans la région du Sharon. Les secouristes du Magen David Adom, rapidement dépêchés sur place, ont tenté en vain de le ranimer. Son décès a été constaté à l’issue de longues tentatives de réanimation.
Selon des témoins présents, Abutbul aurait dit aux personnes autour de lui qu'il ne se sentait pas bien avant de perdre connaissance quelques instants plus tard. Il laisse derrière lui quatre enfants.
Une témoin présente sur la plage raconte : « Tout semblait normal. Il est entré dans l’eau, puis en est ressorti, visiblement souffrant. Il a parlé à des personnes autour de lui avant de s’écrouler sur le sable. Les secours ont été appelés immédiatement, mais malheureusement, il était déjà trop tard. Une véritable tragédie. ».
D'après d'autres témoins, Abutbul se serait aventuré dans une zone non surveillée, connue pour ses courants violents.
Considéré comme l’un des comédiens les plus talentueux de ces quatre dernières décennies en Israël, Abutbul est né à Kiryat Ata en mai 1965. Il s’est illustré dès son service militaire au sein du porte-parolat de Tsahal, où il est choisi pour jouer un second rôle dans le film Deux doigts de Sidon. Cette prestation lui vaut le prix du Meilleur acteur au Festival du film de Jérusalem.
Au début des années 2000, il remporte le Prix de l’Académie israélienne de télévision et le Prix de l’Écran d’or pour son rôle dans la série dramatique Shabatot VeHagim. En 2003, il obtient également l’Ophir du Meilleur second rôle masculin pour le film Les Malheurs de Nina. Sa carrière s’étend au-delà des frontières israéliennes, avec une participation remarquée dans des productions hollywoodiennes telles que The Dark Knight Rises, Munich ou encore Mensonges d'État. Il apparaît aussi dans des séries télévisées américaines comme NCIS: Los Angeles, New York Unité spéciale ou Homeland.
Dans une interview accordée à Ynet en 2014, il confiait : « J’ai une voix intérieure qui résonne en Israël. Même quand je travaille aux États-Unis, c’est avec vous que je parle, pas avec le reste du monde. Vous êtes mes véritables partenaires, et je ne vous abandonnerai jamais. Ma carrière reste la même, seul change le cadre : élargir les cercles, m’imposer dans un marché qui ne me connaît pas encore, même si cela signifie jouer un petit rôle dans un film à 250 millions de dollars — et le faire du mieux possible. »
Le ministre de la Culture et des Sports, Miki Zohar, lui a rendu hommage : « J’ai été profondément attristé d’apprendre la mort soudaine d’Alon Abutbul. Je l’ai encore vu récemment dans une interview passionnée à propos de son dernier tournage. Malgré les années, sa flamme pour le métier ne s’était pas éteinte. Lauréat de l’Ophir et de plusieurs distinctions télévisuelles, il a incarné des rôles variés avec intensité et émotion, laissant une empreinte durable dans la culture israélienne. Que sa mémoire soit bénie. »