La commission de la Knesset a nommé par 9 voix pour et 6 voix contre, le député Likoud Hanoch Milwidsky à la tête de la commission des Finances, à la place de Moshé Gafni (Yahadout Hatorah) qui a quitté la coalition.
La nomination de Milwidsky est controversée puisque vendredi dernier ce dernier a été convoqué par la police dans le cadre d'une enquête pour viol ouverte contre lui. Les faits remontent à plusieurs années, une femme l'accuse de l'avoir violée dans une chambre d'hôtel. Le député nie en bloc et accuse la plaignante de mentir. Il estime être victime d'une cabale à des fins politiques puisque cette affaire surgit juste au moment où il doit être nommé à un poste clé de la Knesset.
L'opposition et certains députés du Likoud ont demandé à suspendre la nomination de Milwidsky jusqu'à ce que la lumière soit faite.
Finalement, la majorité des députés de la coalition ont soutenu Milwidsky malgré les accusations qui pèsent contre lui en faisant valoir la présomption d'innocence.
La séance au cours de laquelle Milwidsky a été nommé s'est déroulée dans une ambiance électrique. Avant l'ouverture, trois députées de l'opposition, Merav Ben Ari (Yesh Atid), Pnina Tamano Shata (Kahol Lavan) et Efrat Rayten (Démocrates), ont fait une déclaration pour contester cette nomination estimant qu'elle porte atteinte au combat des femmes. ''La nomination d'un homme soupçonné de viol à un poste clé de la Knesset ne nuit pas uniquement au respect dû à la Knesset et à la confiance du public, elle nuit aussi et surtout au combat contre les violences sexuelles et contre les délinquants sexuels. Le message qui risque de passer au peuple d'Israël et aux victimes de viol est dangereux'', ont-elles déclaré.

Merav Ben Ari. Photo by Chaim Goldberg/Flash90
La séance a également été le théâtre d'éclats de voix. Le député Nissim Vaturi (Likoud) et l'assistant parlementaire de Naama Lazimi (Démocrates) ont même failli en venir aux mains.
Pour Yaïr Lapid, chef de l'opposition: ''La décision de la coalition de nommer un homme soupçonné de viol comme président de la commission des Finances est une ligne rouge qui a été franchie même dans l'échelle de valeurs absurde de la coalition. Elle normalise l'atteinte aux femmes et leur nuit''.
Benny Gantz, le chef du parti Kahol Lavan a lui aussi réagi: ''Sommes-nous devenus fous? Quel est le message que la coalition envoie aujourd'hui aux victimes de violences sexuelles? Il n'y en a pas un au Likoud ou dans la coalition, un seul, peut-être une seule, qui va dire 'stop'. Qu'il ou elle pense à sa petite fille au lieu de faire des petits calculs politiques''.