Une nouvelle réalité s’installe pour les habitants de l’Otef, ces localités du sud d’Israël situées en bordure de la bande de Gaza. L’opération militaire israélienne en cours a profondément transformé le paysage sécuritaire de la région. La ville de Rafah, ancien bastion du Hamas dans le sud de Gaza, « n’existe plus » — ni en surface ni sous terre, affirme-t-il. L’armée israélienne y a totalement détruit les infrastructures terroristes et les réseaux de tunnels.

Le changement de stratégie opéré par Tsahal est au cœur de cette réussite. Fini les incursions ponctuelles suivies de retraits rapides : l’armée applique désormais une méthode lente, précise et soutenue. Le lieutenant-colonel David Cohen, commandant sortant de l’unité de reconnaissance de la brigade Golani, résume cette évolution : « Avant, on agissait en sprint. Aujourd’hui, on travaille méthodiquement, jusqu’à la destruction complète des infrastructures. » Présent dans tous les principaux fronts de combat depuis 21 mois, Cohen insiste : « Ce n’est plus la même Gaza. »

Khan Younès a également été sévèrement touchée, à l’exception d’une zone humanitaire sensible laissée intacte. Au nord, les localités de Beit Hanoun, Beit Lahia, al-Atatra et les abords de Gaza ont été en grande partie rasés.

Mais au-delà du bilan militaire, c’est dans le regard des civils que le changement est le plus palpable. Les habitants du Sud, qui vivaient sous la menace constante des roquettes et infiltrations, regardent désormais vers la bande de Gaza sans peur. Pour beaucoup, c’est la première fois depuis des années qu’un sentiment de sécurité s’installe durablement.

L’opération ne s’est pas limitée à la destruction physique. Elle a également permis le démantèlement en profondeur des capacités opérationnelles du Hamas : postes de commandement, tunnels, centres de communication et logistique ont été neutralisés. Le groupe terroriste se retrouve désormais sans terrain de manœuvre ni base arrière.

Ce changement de paradigme illustre la capacité d’Israël à redéfinir les règles du jeu dans la bande de Gaza. Là où la dissuasion semblait autrefois insuffisante, le contrôle au sol et une action méthodique restaurent une sécurité que les habitants du Sud n’osaient plus espérer.