La vague anti-israélienne qui déferle sur l’Europe n’épargne plus le sport. La sélection nationale féminine de handball, censée entamer en octobre sa campagne de qualification pour le championnat d’Europe, se retrouve sans terrain pour accueillir ses matchs. Malgré les demandes répétées adressées à la fédération européenne, et les sollicitations diplomatiques, aucune des équipes du groupe – Espagne, Autriche, Grèce – n’accepte d’inverser les rencontres, un arrangement pourtant courant dans ce type de compétition.
Le premier match est prévu à l’extérieur contre l’Autriche, à la mi-octobre. Immédiatement après, Israël devait recevoir l’Espagne. Mais toutes les tentatives d’échange de domicile, formulées officiellement auprès des fédérations concernées, se sont heurtées à des refus catégoriques. Le comité européen, saisi, a lui aussi rejeté la demande, certains évoquant – à demi-mot – les tensions politiques et les manifestations anti-israéliennes grandissantes sur le continent.
La Grèce, partenaire stratégique d’Israël, avait initialement proposé d’accueillir un match dans le cadre d’une double rencontre à Kozani. Mais l’initiative a rapidement capoté. Le président de la fédération grecque a invoqué des raisons de sécurité, déclarant que « la municipalité ne peut assumer la responsabilité d’accueillir une délégation israélienne, car des organisations anti-israéliennes perturberaient l’événement ».
Quant à l’Autriche, elle a affirmé que la salle où se jouera le match Israël-Autriche « ne pourra pas accueillir un second match de qualification trois jours plus tard », pour des raisons de capacité – alors même qu’un autre match s’y tiendra dans la même configuration.
Vers une suspension ?
La fédération européenne exige que les lieux et dates des matchs soient fixés au moins 90 jours à l’avance. Un refus officiel espagnol a depuis été adressé à la fédération israélienne, précisant qu’aucune inversion de domicile ne sera possible pour cette campagne. Il a été en outre signifié que tant Israël que l’Ukraine devront organiser leurs matchs dits « à domicile » sur territoire neutre.
Un traitement que dénonce la fédération israélienne, rappelant qu’un précédent avait été accordé l’an dernier à l’équipe masculine, qui avait pu échanger un match avec le Portugal. Cette fois-ci, les portes semblent hermétiquement closes.
Un espoir en Slovaquie ?
La fédération israélienne a pris contact avec la fédération slovaque pour envisager la tenue du match Israël-Espagne à Bratislava, dans le cadre d’une double rencontre incluant Slovaquie-Norvège. La réponse se fait encore attendre.
Au-delà de l’enjeu sportif, c’est toute la logistique des compétitions internationales qui devient un casse-tête pour les délégations israéliennes. Le renforcement des dispositifs de sécurité, la hausse des prix des billets d’avion, de l’hébergement et de l’organisation pèsent lourd sur les finances. La fédération a adressé une demande de compensation au ministère israélien de la Culture et des Sports.
Face à l’impasse, le président de la fédération de handball, Idan Mizrahi, lance un appel aux hautes instances :
« J’en appelle au ministre de la Culture et des Sports, au ministre des Affaires étrangères, au président du Comité olympique et à nos ambassadeurs en Europe. Nous faisons face à une situation très complexe, qui pourrait nous coûter une suspension des compétitions internationales si nous ne trouvons pas de terrain pour recevoir l’Espagne. »
Il alerte également sur le risque d’effet domino :
« Aujourd’hui c’est le handball, demain ce seront d’autres disciplines. Et cela pourrait mener à un isolement total du sport israélien sur la scène mondiale. »