Le Canada a annoncé mardi 30 juillet qu’il reconnaîtrait officiellement un État palestinien lors de la prochaine session de l’Assemblée générale de l’ONU, prévue en septembre 2025. Le Premier ministre canadien, Mark Carney, a précisé que cette reconnaissance serait conditionnée à des réformes structurelles au sein de l’Autorité palestinienne : réforme de la gouvernance, élections générales en 2026 sans participation du Hamas, et engagement clair en faveur de la démilitarisation.
« La solution à deux États s’érode sous nos yeux », a-t-il déclaré à la presse, soulignant que le Canada, avec d’autres pays, souhaite « rendre cette solution à nouveau viable ». Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a salué cette décision comme un « acte historique ».
En réaction, Gideon Sa'ar le ministère israélien des Affaires étrangères a fermement rejeté la déclaration du Premier ministre canadien, qualifiant ce changement de position de « récompense pour le Hamas ». Selon le communiqué officiel, cette décision « nuit aux efforts pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza et à un cadre pour la libération des otages ».
L’Australie suit une trajectoire similaire. Le Premier ministre Anthony Albanese a réaffirmé son soutien à la solution à deux États lors d’un échange avec son homologue britannique Keir Starmer, déclarant que « la création d’un État palestinien n’est plus une question de si, mais de quand ». Le ministre du Trésor australien, Jim Chalmers, a cependant souligné que la présence du Hamas et la question des otages restaient des obstacles majeurs.
Ces positions s’inscrivent dans une dynamique internationale relancée lors de la conférence franco-saoudienne organisée à l’ONU fin juillet, avec la participation de plus de 55 pays. À ce jour, plus de 15 pays ont officiellement annoncé, confirmé ou déjà mis en œuvre la reconnaissance d’un État palestinien.
Parmi eux figurent :
Canada, France, Royaume-Uni, Australie, Espagne et Nouvelle-Zélande, qui prévoient une reconnaissance formelle d’ici septembre ;
ainsi que Irlande, Norvège, Slovénie, Mexique, Arménie, Jamaïque, Trinité-et-Tobago, Barbade et Bahamas, qui ont officialisé leur reconnaissance récemment.
Avec ces soutiens croissants, la pression monte à l’approche de l’Assemblée générale des Nations Unies. Cette dynamique vise à relancer le processus diplomatique, tout en posant des conditions pour éviter qu’un futur État palestinien ne tombe sous le contrôle du Hamas.