Judaïsme

Découverte bouleversante à la veille du 9 av

Une pièce rare qui porte le dernier souffle d'espoir des révoltés juifs contre Rome mise au jour à Jérusalem

2 minutes
31 juillet 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Découverte bouleversante à la veille du 9 av
Autorités archéologiques d'Israël

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Quelques jours avant le 9 Av, jour de deuil commémorant la destruction du Temple, une découverte bouleversante vient rappeler ce drame historique : une pièce de bronze rare datant de la quatrième et dernière année de la Grande Révolte juive contre Rome -an 69-70 de notre ère- a été exhumée à Jérusalem provenait des rangs mêmes des révoltés juifs. Elle porte une inscription saisissante en hébreu ancien : « Pour la rédemption de Sion » – un appel vibrant des insurgés assiégés, quelques mois avant la chute de la ville.

La pièce a été découverte lors des fouilles menées par l’Autorité des antiquités d’Israël, en partenariat avec la fondation de la Cité de David et la Compagnie pour la réhabilitation du quartier juif, dans le cadre du sixième chantier archéologique du parc Davidson, à proximité de l’angle sud-ouest du Mont du Temple.

Chantier archéologique du parc Davidson,

La pièce, est en, bronze et relativement bien conservée, côté face, un calice entouré de l’inscription « Pour la rédemption de Sion » ; côté pile, un loulav -branche de palmier- et deux étrogs -cédrats- emblèmes traditionnels de la fête de Souccot, accompagnés de la mention : « année quatre », permettant une datation précise entre le mois de Nissan 69 et Adar 70.

Ces pièces de l’année quatre se distinguent nettement des émissions précédentes : elles sont plus grandes, plus lourdes, et l’inscription “Liberté de Sion” est remplacée par “Rédemption de Sion”, un tournant idéologique .

« Le passage de “Liberté de Sion” à “Rédemption de Sion” reflète une évolution profonde, peut-être un désespoir croissant parmi les insurgés, environ six mois avant la chute de Jérusalem. L’euphorie initiale fait place à une prière pour la délivrance. » explique le Dr Yuval Baruch, co-directeur des fouilles.

Les quatre espèces rituelles représentées sur la pièce – symbole de Souccot et des pèlerinages au Temple – auraient eu, selon les archéologues, pour fonction de raviver l’espoir messianique et le sentiment d’un possible salut imminent au cœur de la détresse.

On attribue traditionnellement la frappe de ces pièces à Jérusalem même, sous l’autorité de Shimon Bar Giora, l’un des chefs de la révolte. Rares, les pièces de cette période sont presque exclusivement retrouvées dans la capitale et ses environs.

La pièce sera exposée au Centre national d’archéologie d’Israël à Jérusalem.

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