Dans une série d’annonces nocturnes diffusées par la Maison-Blanche, le président américain Donald Trump a confirmé l’entrée en vigueur, dès ce vendredi matin, de nouveaux droits de douane de 15 % sur les produits israéliens exportés vers les États-Unis. Ce taux, légèrement inférieur au 17 % initialement envisagés en avril, reste un coup dur pour l’économie israélienne.
Depuis plusieurs semaines, des discussions intenses avaient lieu entre responsables israéliens et hauts représentants de l’administration américaine, dans l’espoir d’atténuer la mesure. Israël espérait que sa situation exceptionnelle – un pays en guerre depuis près de deux ans – jouerait en sa faveur. Le Premier ministre Benyamin Netanyahu, qui s’était vanté d’avoir été « le premier dirigeant étranger à rencontrer Trump sur la question des droits de douane », plaidait personnellement pour une exemption ou une réduction significative. En vain.
Le ministre des Finances Bezalel Smotrich, le ministre de l’Économie Nir Barkat et le conseiller économique du Premier ministre, le professeur Avi Simhon, avaient tenté de négocier une formule plus clémente. Mais selon les annonces officielles de la Maison-Blanche, la taxe de 15 % s’appliquera bel et bien à l’ensemble des exportations israéliennes.
Israël n’est pas la seule à subir les foudres commerciales de Trump. Dans un vaste plan de redéfinition des accords commerciaux, Washington a imposé de nouveaux tarifs douaniers à de nombreuses nations : Canada, 35 % de droits de douane sur plusieurs produits, en plus de taxes sectorielles, Inde, 45%, après l’échec des négociations commerciales.
Quelques États ont toutefois réussi à limiter les dégâts. Le Royaume-Uni a conclu un accord dès le mois de mai, plafonnant les droits de douane à 10 % sur ses produits, avec certaines exonérations pour le secteur automobile et l’aéronautique. Le Brésil bénéficiera d’un traitement similaire. Quant à la Corée du Sud, l’Union européenne et le Japon, ils se sont accordés avec Washington sur un taux uniforme de 15 %, semblable à celui imposé à Israël. La grande absente de cette liste est la Chine. Malgré plusieurs cycles de négociations, Pékin et Washington n’ont toujours pas conclu d’accord commercial durable. Les échanges restent soumis à des taxes mutuelles extrêmement élevées : jusqu’à 145 % sur certaines importations chinoises, et 125 % sur les produits américains entrant en Chine.
Pour Israël, déjà fragilisé par le conflit à Gaza, ce tarif douanier supplémentaire tombe à un bien mauvais moment. Les États-Unis sont le principal partenaire commercial d’Israël. Le commerce bilatéral entre Israël et les États-Unis s’est élevé à environ 37 milliards de dollars en 2024, dont plus de 22 milliards d'exportations israéliennes vers les États-Unis.