Une passe d’armes diplomatique oppose l’ambassadeur d’Israël en Grèce, Noam Katz, au maire d’Athènes, Haris Doukas. En toile de fond : une série d’agressions visant des ressortissants israéliens dans la capitale grecque, sur fond de tension croissante autour de la guerre à Gaza.
Dans une interview accordée aux médias grecs, le diplomate israélien a reproché au maire de ne pas agir face à « des groupuscules organisés » qui viseraient des Israéliens, et accusé la municipalité de « laisser la ville à l’abandon » et de créer « un climat d’inconfort pour les touristes israéliens ».
Réplique cinglante du maire sur X : « Nous ne recevons pas de leçons de démocratie de la part de ceux qui pratiquent le nettoyage ethnique à Gaza. » Haris Doukas affirme que la capitale grecque « respecte ses visiteurs, protège la liberté d’expression et combat activement toute forme de racisme ou de violence. »
Selon lui, concentrer les critiques sur des graffitis anti-israéliens – depuis effacés – relève de l’hypocrisie, alors que « des enfants meurent dans des files d’attente pour un peu de nourriture ».
Ces tensions font suite à plusieurs incidents récents en Grèce : du vandalisme contre un restaurant israélien à Athènes et des témoignages faisant état de groupes pro-palestiniens recherchant délibérément des Israéliens dans les rues du centre-ville. Des images qui circulent depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux ne laissent aucun doute sur ce sentiment d'insécurité.

Le maire assure cependant que la ville reste sûre et accueillante, et rappelle que le nombre de détenteurs israéliens de la « Golden Visa » grecque a bondi de plus de 90 % en un an.
L'accusation de l'ambassadeur israélien a suscité des remous sur la scène politique grecque. Le parti d’opposition PASOK a appelé le gouvernement à « prendre position contre les crimes contre l’humanité perpétrés par Israël ». Dans un communiqué virulent, la formation social-démocrate dénonce le « nettoyage ethnique systématique à Gaza, la famine imposée aux Palestiniens et l’abandon des otages israéliens par leur propre gouvernement » et appelle Israël à « regarder en face les conséquences de sa politique au Proche-Orient au lieu de s’en prendre aux autorités locales grecques. »