Le monde littéraire est en émoi après la publication d’une nouvelle étude dans le prestigieux journal Digital Scholarship in the Humanities menée par deux chercheurs israéliens, qui suggère qu’une partie des œuvres de William Shakespeare n’aurait pas été écrite par lui-même. En réalité, au moins 15 des 39 pièces qui lui sont traditionnellement attribuées suscitent désormais de sérieux doutes, parmi lesquelles Le Songe d'une nuit d'été et Antoine et Cléopatre.

Les deux chercheurs, le Professeur Ze’ev Volkovich et la Dre Renata Avrus, de l’Institut académique d’ingénierie Braude à Karmiel, ont développé un algorithme basé sur l’intelligence artificielle, capable de détecter les « imposteurs stylistiques ». La méthode baptisée Deep Imposter est un algorithme d’intelligence artificielle conçu pour détecter le style d’écriture propre à un auteur. Elle fonctionne en comparant des centaines de textes signés par des écrivains dont l’identité est certaine, afin de créer des "profils littéraires" fiables. Ensuite, elle peut les utiliser pour déterminer si un texte contesté ou anonyme a été écrit par l’un d’eux.

L’un des points forts de cette méthode est qu’elle élimine les biais humains. Dans les débats historiques -comme celui sur l'identité réelle de Shakespeare- les chercheurs se sont souvent laissés influencer par leurs opinions, théories ou arrière-plans culturels. L’IA, elle, ne se laisse pas guider par des intuitions ou préférences personnelles : elle se fonde uniquement sur des données statistiques liées au style d’écriture.

Leur technologie est désormais aussi utilisée pour analyser des textes classiques en arabe d’Al-Azjali, ainsi que les écrits du prix Nobel Mikhaïl Cholokhov — et là aussi, on pourrait bien être surpris...