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La pique de Gideon Saar à la Russie et Guterres

Lors de son intervention au Conseil de sécurité de l'ONU, le ministre israélien des Affaires étrangères a dénoncé l'hypocrisie internationale.

4 minutes
6 août 2025

ParGuitel Benishay

La pique de Gideon Saar à la Russie et Guterres
Photo credit: Perry Bindelglass

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Le chef de la diplomatie israélienne, Gideon Saar, a prononcé cette nuit (mardi à mercredi) un discours percutant devant le conseil de sécurité de l'ONU lors de la séance consacrée aux otages israéliens, qu'il a lui-même initiée.

« Je me tiens ici aujourd’hui en tant que ministre des Affaires étrangères de l’État d’Israël – l’État souverain du peuple juif, qui lutte pour sa survie depuis près de deux ans sur sept fronts différents », a déclaré Saar, qui a remercié les États-Unis et d’autres pays d’avoir accepté de tenir la séance, avant de dénoncer les « mensonges » et à « l’hypocrisie » de certains États membres.

Il a critiqué le représentant russe en déclarant : « Il était franchement ridicule d’entendre le représentant de la Fédération de Russie, après trois ans et demi d’une invasion brutale et d’une guerre en Ukraine, avec des bombardements de populations civiles à Kyiv et ailleurs. » Puis montrant le représentant de l'Autorité palestinienne : « Je dois dire que les Palestiniens ont appris la propagande de vous – à l’époque de l’Union soviétique. Vous étiez de bons enseignants. »

Saar a accusé l’Autorité palestinienne d’encourager systématiquement le terrorisme: « Les Palestiniens ont inventé le terrorisme comme moyen de faire avancer leurs objectifs. Jusqu’à aujourd’hui, l’Autorité palestinienne continue de verser des salaires aux terroristes et à leurs familles, en fonction du crime qu’ils ont commis – elle continue ainsi à promouvoir le terrorisme. »

Le cœur du discours de Saar a porté sur la situation des 50 otages encore détenus par le Hamas et le Jihad islamique dans la Bande de Gaza. Il a insisté sur la « torture et la famine méticuleusement planifiées », en appuyant le disccours d'Ilay David, le frère de l'otage Evyatar, qui s'était exprimé quelques instants plus tôt devant la même assemblée.

Saar a accusé le Hamas de mener une campagne de propagande sadique : « Le Hamas utilise la faim et la torture comme un outil de propagande sadique et planifié. Nous avons vu les dernières images d’Evyatar David et Rom Braslavski– ils ressemblent à des squelettes vivants. Et à côté d’eux – un terroriste bien nourri, avec un bras épais et charnu. Evyatar, ce squelette vivant, a été forcé de creuser sa propre tombe. »

Il a rejeté les accusations selon lesquelles Israël serait responsable de la famine dans la bande de Gaza :
« Israël permet l’entrée de quantités massives d’aide humanitaire à Gaza depuis le début de la guerre, et pourtant il continue à être accusé. La vérité, c’est que le Hamas affame les otages de manière sadique, tandis que les terroristes mangent de la viande, du poisson et des légumes. »

Saar a également dénoncé l’inaction de la communauté internationale : « Il n’existe pratiquement aucune pression internationale réelle sur le Hamas pour qu’il permette à la Croix Rouge de visiter les otages ou de leur fournir des médicaments – bien que cela ait été explicitement prévu dans l’accord de novembre 2023. »

Le ministre des Affaires étrangères a mis en garde contre le fait que la menace des enlèvements ne concernait pas uniquement Israël : « Les pays et organisations terroristes qui enlèvent des civils – ce n’est pas seulement notre problème. Aujourd’hui c’est Israël. Demain, ce sera vous ! »

Saar a également attaqué les médias internationaux et le secrétaire général de l’ONU, António Guterres :
« J’ai lu le New York Times le jour suivant la publication de la terrible vidéo d'Evyatar David. J’ai cherché – je n’ai pas trouvé Evyatar à la une, ni même dans l’ensemble du journal. C’est cela, l’agenda anti-israélien biaisé. Mensonge après mensonge. »

Il a évoqué le « silence assourdissant » de Guterres face à la souffrance des otages, contrastant avec le « flot obsessionnel de ses tweets contre Israël ».

Saar a terminé son discours en posant trois questions directes : « Qui a déclenché la guerre le 7 octobre ? Qui est responsable de sa poursuite ? Qui est responsable de la souffrance ? Il n’y a qu’une seule réponse : le Hamas. »
Il a appelé le Conseil de sécurité à « enfin condamner le Hamas pour ses crimes, et exiger la libération immédiate de tous les otages ».

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