Binyamin Netanyahou a présenté, devant la presse étrangère, sa feuille de route pour « libérer Gaza du Hamas » et a répondu aux accusations internationales.
Dans un contexte de pressions diplomatiques croissantes contre Israël et alors que plusieurs pays occidentaux ont annoncé leur intention de reconnaître un État palestinien en septembre, le Premier ministre Binyamin Netanyahou a tenu ce dimanche une conférence de presse à l’attention des médias étrangers. Une seconde conférence, destinée aux médias israéliens, est prévue dans la soirée.
En ouverture, Netanyahou a rappelé que « le Hamas dispose encore de milliers de combattants armés à Gaza et cherche à répéter indéfiniment les atrocités du 7 octobre ». Il a accusé l’organisation de « réduire en esclavage la population de Gaza, de voler la nourriture et de tirer sur ceux qui tentent de rejoindre des zones sécurisées », ajoutant que « les Gazaouis implorent Israël et la communauté internationale de les libérer du Hamas ».
Le chef du gouvernement israélien a affirmé que l’objectif israélien n’était pas « de conquérir Gaza, mais de la libérer de ses terroristes », et que « la guerre pourrait prendre fin demain si le Hamas déposait les armes et libérait tous les otages ».
Il a ensuite présenté ses cinq principes pour mettre fin au conflit :
Gaza sera démilitarisée.
Israël conservera la responsabilité de la sécurité.
Des zones tampons seront établies aux frontières pour empêcher toute infiltration.
Un gouvernement civil sera installé à Gaza, désireux de vivre en paix avec Israël.
Ce gouvernement ne devra ni promouvoir ni financer le terrorisme, ni lancer d’attaques contre Israël.
Il a précisé que cette administration ne serait ni le Hamas, ni l’Autorité palestinienne.
Concernant les opérations en cours, Binyamin Netanyahou a indiqué que l’armée israélienne contrôlait déjà 75 % du territoire gazaoui, mais que deux bastions majeurs subsistaient : la ville de Gaza et les camps centraux, ainsi que la zone d’Al-Mawasi. Il a annoncé que le cabinet avait donné pour instruction à Tsahal de neutraliser ces positions, tout en évacuant les civils vers des zones sécurisées où leur seraient fournis nourriture et médicaments.
Réfutant les accusations de provoquer une crise humanitaire, il a indiqué qu’Israël avait permis l’acheminement de deux millions de tonnes d’aide vers Gaza, et qu’« aucune autre armée n’a jamais autorisé un tel volume d’assistance dans une zone de guerre ». Il a précisé que le Hamas a détourné cette aide pour créer artificiellement des pénuries, tandis que l’ONU a refusé, jusqu’à récemment, de distribuer des milliers de camions de vivres entrés par le terminal de Kerem Shalom.
Illustrant ses propos, le Premier ministre a montré des images d’otages et d’enfants gazaouis, affirmant que certaines photos diffusées par le Hamas et relayées par des médias internationaux étaient trompeuses ou sorties de leur contexte. Il a comparé la « campagne de désinformation » actuelle à des accusations antisémites médiévales ayant mené à des pogroms, et, à terme, à la Shoah. Il a aussi présenté une photographie de l’otage Evyatar David, en déclarant: « les monstres du Hamas l’ont volontairement affamé ». Il a invité à comparer cette image à celle de son geôlier, « en bonne santé et bien nourri ».
Interrogé sur l’avenir politique de Gaza, il a déclaré qu’Israël ne cherchait pas à y rester, mais à garantir que ni le Hamas, ni un autre acteur favorable au terrorisme, ne puisse y gouverner. Il a évoqué l’existence de « candidatures sérieuses » pour administrer le territoire, sans en révéler les détails pour « préserver les chances de succès ».
Il a indiqué qu'Israël compte mener la suite des opérations rapidement car ''nous ne voulons pas prolonger la guerre, nous voulons la terminer''.
Concernant la reconnaissance d'un Etat palestinien, le Premier ministre israélien a été clair: ''Un Etat palestinien n'amènera pas la paix mais la guerre''.