Dans le contexte de l'aggravation des tensions diplomatiques entre Paris et Jérusalem sur la guerre à Gaza, les autorités françaises ont cessé depuis six mois de renouveler les visas de travail des agents de sécurité de la compagnie aérienne El Al employés dans la capitale française, selon une information relayée par Ynet.
Ces agents israéliens, qui travaillent comme "employés d'Eitan" (citoyens israéliens en mission de soutien) via l'ambassade d'Israël, se retrouvent aujourd'hui dans une situation précaire. Certains demeurent en France sans autorisation légale, tandis que d'autres ont été contraints de solliciter un visa diplomatique auprès de l'ambassade israélienne pour obtenir un statut temporaire.
Une situation inédite selon les agents
"Au cours des six derniers mois, tous les employés dont les visas de travail ont expiré n'ont pas été renouvelés", témoigne une agente de sécurité d'El Al à Paris. "Personne ne reçoit de nouveau permis, cela ne s'est jamais produit auparavant. Il semble qu'ils cherchent à licencier les agents de sécurité d'El Al en France."
Plusieurs agents n'ayant pas pu obtenir de nouveaux visas ont ainsi dû retourner en Israël.
Le ministère israélien des Affaires étrangères indique que "l'affaire est traitée par l'ambassade en collaboration avec le ministère français des Affaires étrangères". Ynet indique que l'ambassade de France en Israël a préféré ne pas commenter, renvoyant vers l'ambassade d'Israël. El Al a également saisi le ministère des Affaires étrangères et le Shin Bet, ce dernier n'ayant pas souhaité répondre.
Cette décision s'inscrit dans un contexte de plus en plus délétère pour les entreprises israéliennes sur le sol français. La semaine dernière, des militants pro-palestiniens ont vandalisé les bureaux parisiens d'El Al, les tachant de peinture rouge et qualifiant l'entreprise de "génocidaire". En juin dernier, le pavillon israélien du Salon du Bourget avait été bloqué par les organisateurs et recouvert d'une toile noire.
Ces incidents interviennent alors qu'Emmanuel Macron a qualifié lundi soir le projet de conquête de la bande de Gaza présenté par Benyamin Netanyahou de "catastrophe imminente et de marche vers une guerre sans fin". Lors d'une conférence de presse, le président français a averti que "les otages israéliens et la population de Gaza seront les premières victimes de cette stratégie", exigeant que "le gouvernement israélien mette fin à la guerre dès maintenant par un cessez-le-feu permanent".