Le général de brigade Shay Taïeb, chef de l'administration du personnel de Tsahal, a fait le point mardi devant la commission parlementaire des Affaires étrangères et de la Défense sur le recrutement des jeunes orthodoxes dans l'armée israélienne.

Pour l'année de conscription 2024, achevée fin juin, 2940 orthodoxes éligibles ont été incorporés, soit une progression significative par rapport aux 1800 recrues habituellement comptabilisées. Malgré cette augmentation, les résultats demeurent "très loin de notre objectif de 4800 recrues et encore plus éloignés des besoins réels de l'armée", a affirmé le général de brigade Taïeb.

L'affectation des nouvelles recrues se divise entre deux filières : 1300 orthodoxes ont intégré des parcours spécifiquement adaptés à leur communauté, tandis que 600 autres ont rejoint les cursus militaires classiques.

Côté combat, 400 soldats issus des parcours orthodoxes ont été orientés vers des unités combattantes, représentant 31% des recrues de cette filière. Dans les parcours généraux, environ 650 soldats orthodoxes exercent des fonctions combattantes.

Le général de brigade Taïeb a également évoqué les difficultés rencontrées lors des convocations. Sur une population cible de 80000 jeunes ultra-orthodoxes, tous font désormais l'objet de procédures de convocation. Toutefois, le taux de non-coopération reste "très élevé" au sein de cette communauté. Face à cette situation, l'état-major affirme avoir "mis en place un processus permettant d'accélérer la cadence des procédures".

Ces dernières semaines, les arrestations de déserteurs orthodoxes ont augmenté et plusieurs sont actuellement incarcérés.

Réagissant aux chiffres présentés devant la commission parlementaire, le ministre Ofir Sofer -Hatsionout Hadatit) a pointé du doigt la responsabilité des dirigeants orthodoxes. "Les chiffres parlent d'eux-mêmes", a-t-il déclaré.

Le ministre estime qu'un appel de la direction religieuse en faveur de l'enrôlement des jeunes qui ne consacrent pas leur temps à l'étude de la Torah permettrait de "remplir la brigade Hashmonaïm de combattants" et d'atteindre les objectifs fixés par l'état-major.

"Il n'est pas encore trop tard pour agir", a insisté Ofir Sofer, appelant à maintenir "cette exigence juste et naturelle, particulièrement en cette période" de guerre.