Israël a réagi dimanche à l’annonce historique du gouvernement libanais, dirigé par le président Michel Aoun et le Premier ministre Tammam Salam, qui a approuvé un plan visant à désarmer le Hezbollah d’ici la fin de 2025. Dans un communiqué, le Bureau du Premier ministre a qualifié cette décision de « pas significatif » et a souligné qu’elle représentait une opportunité pour le Liban de « retrouver sa souveraineté, de restaurer ses institutions et de renforcer son armée, sans l’ingérence d’acteurs non étatiques ».
À la lumière de ce développement, Israël s’est dit prêt à accompagner ce processus. Jérusalem a indiqué qu’en cas de mesures concrètes prises par les forces de sécurité libanaises pour contraindre le Hezbollah à rendre ses armes, Tsahal commencera un retrait progressif de ses cinq positions dans le sud du Liban, en coordination avec les États-Unis. « Il est maintenant temps qu’Israël et le Liban avancent dans un esprit de coopération, en se concentrant sur l’objectif commun de désarmer le Hezbollah et de promouvoir la stabilité et la prospérité des deux pays », précise le communiqué.
Ces cinq positions israéliennes sont situées face à Metula, Margaliot, Avivim, Zar'it et Shlomi. Elles ne faisaient pas partie du dernier accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah, mais avaient été établies comme une sorte de zone tampon dans le sud du Liban. Désormais, sous pression américaine, Israël déclare publiquement qu’il est prêt à se retirer de certaines ou de toutes ces positions si le désarmement du Hezbollah se concrétise.
Ce plan, soutenu par Washington, prévoit une remise graduelle des armes du Hezbollah à l’État libanais. Toutefois, l’organisation chiite a rejeté l’initiative, la qualifiant de « conspiration américano-israélienne », et affirmant qu’elle poursuivra sa « résistance ». Sur le terrain, des sources occidentales estiment pourtant qu’une grande partie de l’infrastructure militaire du Hezbollah dans le sud du Liban a été démantelée ces derniers mois, en partie grâce aux pressions internes et au soutien du renseignement israélien.
L’envoyé spécial américain Thomas Barrack a récemment appelé Israël à « coopérer » avec ce plan, soulignant qu’il s’agissait d’une occasion unique de briser le cycle de confrontation et d’ouvrir la voie à une nouvelle ère de stabilité régionale.
Reste à savoir si la décision du gouvernement libanais pourra être appliquée dans un contexte politique fragile, et si Israël et le Liban réussiront à franchir ensemble cette étape inédite vers un possible apaisement.