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Le casse-tête du jour d'après à Gaza : Trump mise sur Blair et Kushner

Trump réunit ses conseillers sur ce dossier longtemps évité, l'ancien Premier ministre britannique et son ex-conseiller présenteront leurs propositions

2 minutes
27 août 2025

ParNathalie Sosna Ofir

Le casse-tête du jour d'après à Gaza : Trump mise sur Blair et Kushner
Flash90

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La Maison-Blanche se penchera ce soir sur un dossier qu’elle avait jusqu’ici soigneusement évité : « le jour d’après » à Gaza. À l’initiative du président Donald Trump, une réunion élargie rassemblera notamment l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair et Jared Kushner, gendre de Trump et ancien conseiller à la Maison-Blanche.

Selon des sources américaines, Blair et Kushner travaillent depuis plusieurs mois avec l’émissaire spécial Steve Witkoff sur des scénarios possibles pour la gestion de Gaza après la guerre. Ils présenteront pour la première fois leurs propositions au président. Jusqu’ici, l’administration Trump, engagée depuis plus de six mois dans le dossier, n’avait pas de véritable plan pour l’avenir du territoire.

La présence des deux hommes, qui ont multiplié les contacts à Jérusalem ces dernières semaines, illustre la volonté de la Maison-Blanche de trouver une feuille de route susceptible d’accompagner une éventuelle transaction sur les otages. Une telle initiative pourrait, estiment certains, offrir au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou un cadre politique pour avancer, au moins partiellement, vers un accord.

Mais la question des échéances reste épineuse. Un haut responsable américain confie que Trump, obsédé ces derniers mois par la Russie et l’Ukraine, a donné une consigne claire à ses conseillers : « Réglez-moi le problème de Gaza ». Selon lui, le président juge la guerre « terrible », mais n’a ni l’intention ni la capacité d’empêcher Israël d’entrer dans Gaza-ville. « Bibi fera ce que Bibi veut », a résumé ce responsable, ajoutant que Washington souhaite surtout que Tsahal avance vite afin de pouvoir prendre en main l’aide humanitaire.

Problème : alors que la Maison-Blanche espère une fin de la guerre d’ici la fin de l’année, l’état-major israélien estime que l’opération de conquête de Gaza pourrait durer six mois, voire davantage. Les calendriers américains et israéliens ne coïncident donc pas.

En public, Trump évite toute critique directe d’Israël. Il a même rectifié ses propres déclarations optimistes, reconnaissant que la guerre ne s’achèverait pas « en deux ou trois semaines ». L’administration reste alignée sur Netanyahou, qui affirme qu’un accord avec le Hamas ne pourra être que global et devra inclure la libération de tous les otages.

Entre la volonté de Trump de présenter un plan « clé en main » pour Gaza, les pressions des familles d’otages et la réalité militaire sur le terrain, la question de l’après-guerre reste un casse-tête.

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