Le président israélien Isaac Herzog devrait se rendre cette semaine à Londres pour une visite d'État de deux jours, durant laquelle il rencontrera de hauts responsables du gouvernement travailliste de Keir Starmer. Cette visite intervient dans un contexte diplomatique tendu, quelques jours avant l'annonce attendue de la reconnaissance britannique d'un État palestinien, à l'approche de l'Assemblée générale de l'ONU.

Ce qui était initialement considéré comme une visite de routine est devenu un sujet de controverse majeure dans la politique britannique. Des dizaines de députés travaillistes exigent que Starmer refuse de recevoir Herzog, arguant qu'une telle rencontre légitimerait les actions militaires israéliennes à Gaza.

Sarah Champion, présidente de la Commission du développement international, a notamment déclaré : "La Grande-Bretagne elle-même a mis en garde contre un risque réel de génocide. À moins que cette rencontre ne vise à la paix, quel message envoyons-nous ?" D'autres parlementaires, comme John McDonnell et Zara Sultana, réclament même l'interdiction d'entrée du président israélien sur le territoire britannique.

Face à ces critiques, certains membres du gouvernement tentent d'apaiser les tensions. Douglas Alexander, récemment nommé ministre des Affaires écossaises, souligne que "la diplomatie implique également de rencontrer ceux avec qui l'on est en désaccord", insistant sur la nécessité de maintenir le dialogue avec toutes les parties.

Emily Thornberry, présidente de la commission des affaires étrangères, considère Herzog comme plus modéré que le Premier ministre Benyamin Netanyahou dans le système politique israélien, estimant qu'une rencontre pourrait s'avérer significative.

Israël précise que la décision finale concernant cette visite n'est pas encore arrêtée et dépend de plusieurs facteurs, notamment sécuritaires. Jérusalem assure toutefois que si la visite se confirme, une rencontre entre Herzog et Starmer sera au programme. La décision définitive devrait être annoncée sous peu.