Le géant israélien de l'armement Elbit Systems a annoncé la fermeture définitive de sa filiale située dans la région de Bristol, invoquant le "harcèlement persistant" d'activistes pro-palestiniens. Cette décision, qui intervient après des mois de manifestations intensives, illustre l'impact croissant des mobilisations civiles sur l'industrie de défense.
L'entreprise attribue cette fermeture aux actions répétées du collectif Palestine Action - désormais illégal en Grande-Bretagne - dont les protestations se sont intensifiées depuis octobre 2023. Les comptes de la filiale britannique révèlent un renversement spectaculaire de situation : de 3,8 millions de livres de bénéfices en 2023, l'entreprise est passée à 4,7 millions de pertes en 2024.
Ces manifestations ont pris diverses formes : blocages d'accès, occupation des toits, dégradations de façades avec de la peinture rouge, et perturbations récurrentes des activités. Un journaliste du Guardian, visitant récemment le site, a constaté sa fermeture effective, seuls quelques agents de sécurité demeurant présents.
La fermeture pourrait compromettre la participation d'Elbit à un appel d'offres majeur du ministère britannique de la Défense, évalué à près de deux milliards de livres sterling. Peter Hayne, ancien ministre travailliste, a d'ailleurs exhorté son successeur John Healy à exclure l'entreprise israélienne, estimant que "le Royaume-Uni ne devrait pas s'associer à une société impliquée dans les destructions à Gaza".
Installée depuis 2019 avec un bail initialement prévu jusqu'en 2029, cette usine devient un symbole des nouvelles stratégies militantes. L'escalade des actions depuis le début du conflit à Gaza démontre comment les mobilisations locales peuvent désormais affecter directement les chaînes d'approvisionnement militaire internationales.
Elbit Systems n'a pas encore communiqué officiellement sur les conséquences de cette fermeture pour ses autres activités européennes, laissant planer l'incertitude sur l'étendue des répercussions de cette décision.