Alon Ohel, pianiste talentueux originaire de Lavon en Galilée, s’apprêtait à emménager à Tel Aviv lorsqu’il a été enlevé le 7 octobre 2023 lors du massacre du festival Nova. Depuis, il survit dans les tunnels de Gaza dans des conditions effroyables.
Eli Sharabi, qui a partagé une grande partie de cette captivité avec lui, décrit une relation quasi filiale. « Je me suis occupé de lui comme d’un fils », confie-t-il. Ensemble, ils ont affronté la faim, le froid et l’humidité, dormant parfois à même le sol, recevant de minuscules portions de nourriture et privés d’hygiène élémentaire. Alon, grièvement blessé par des éclats et ayant perdu presque toute la vision d’un œil, souffrait en permanence.
Sharabi raconte avoir soutenu ce jeune homme sensible, lui offrant réconfort et protection dans les moments les plus sombres. À sa libération, l’un de ses premiers gestes fut d’appeler la famille d’Alon pour les rassurer : leur fils était vivant, et plus résistant qu’auparavant malgré ses blessures et les privations.
La récente vidéo diffusée par le Hamas a confirmé qu’Alon est encore en vie, mais visiblement affaibli et amaigri. Ses parents, extrêmement inquiets pour sa santé, appellent à un accord rapide qui permettrait son retour.
En Israël et à travers le monde, la campagne du “piano jaune” rappelle son histoire : des concerts publics, de Tel Aviv à New York en passant par Paris et Berlin, maintiennent vivante la mémoire de ce jeune musicien emprisonné. Alors que 48 otages restent encore détenus à Gaza, dont seulement 20 seraient en vie, le témoignage d’Eli Sharabi redonne un visage et une voix à l’attente déchirante des familles.