Israël

Beit Halo'hem: un havre de reconstruction

Alors que le pays rend hommage aux blessés de guerre, visite guidée du Beit Halo'hem, la maison du combattant, géré par l'organisation des handicapés de Tsahal. Une institution spécifique du paysage israélien.

4 minutes
8 décembre 2025

ParGuitel Benishay

Beit Halo'hem: un havre de reconstruction
Photo: Site internet Beit Halohem

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A l'occasion de la journée d'hommage aux blessés de Tsahal, nous vous invitons à découvrir une institution spécifique du paysage israélien: le Beit Halo'hem, la maison du combattant. Géré par l'organisation des handicapés de Tsahal, ce havre de paix et de reconstruction pour les soldats gravement blessés au combat redonne un sens à leur vie après que tout espoir semblait perdu

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Une institution pionnière

C'est au lendemain de la guerre de Kippour, en 1974, que le Beit Halo'hem a ouvert ses portes. Le projet était déjà dans les tuyaux depuis plusieurs années. En 1966, une campagne de dons a été lancée afin de récolter les 3 millions de lires nécessaires à sa fondation. En février 1968 a eu lieu la pose de la première pierre du bâtiment à Tel Aviv.

Un projet visionnaire puisqu'après la guerre de Kippour, Israël a dû faire face à un nombre inédit de blessés.

Le Beit Halo'hem a permis à ces soldats devenus handicapés au beau milieu de leur vie de reprendre leur santé et leur destin en mains.

S'étendant sur une superficie bâtie de 10000 m² et entouré d'environ 2,3 hectares de pelouses et de massifs fleuris, le Beit Halo'hem conjugue rééducation, sport et accompagnement psychologique en partenariat avec la société civile.

Trois autres centres Beit Halo'hem ont vu le jour à Haïfa, Beer-Sheva et Jérusalem, avec un quatrième en projet à Ashdod. Chaque site propose une gamme de services adaptée : kinésithérapie, ergothérapie, psychothérapie, mais aussi des installations sportives de haut niveau – piscines, salles de musculation, terrains de basket, pistes d’athlétisme, etc.

 

Le sport comme outil de reconstruction

Au cœur de la philosophie de Beit Halo'hem se trouve la conviction que le sport est un moteur de résilience. "Ce n’est pas seulement une question de performance, mais de dignité retrouvée", explique David, ancien parachutiste blessé en opération, aujourd’hui entraîneur de natation au centre de Tel-Aviv.

Entre les murs de ces centres, les blessés de Tsahal plus anciens rencontrent ceux qui viennent tout juste d’entrer dans le monde complexe et difficile du handicap. Ces échanges permettent aux anciens de servir d’exemples vivants pour les nouveaux venus, prouvant qu’il est possible de faire face aux difficultés et, malgré les limitations, de reprendre une vie active et utile dans la société.

Pratiquer un sport adapté à son handicap prévient la détérioration de l'état de santé des blessés, maintient leur forme physique sur le long terme, et joue un rôle essentiel dans le processus de réhabilitation.

Le soin apporté aux blessés de Tsahal doit pouvoir se dérouler dans les conditions les plus favorables, y compris pour ceux qui les entourent et les soutiennent. Un credo qui trouve sa pleine expression dans ces centres à travers des activités sportives et sociales également destinées aux membres de la famille. Pour le blessé, ces activités permettent non seulement un enrichissement personnel et le développement de loisirs, mais aussi la formation de liens sociaux qui l'aident à sortir de l’isolement parfois causé par la blessure.

 

Une approche globale du handicap

Les services spécialisés, les programmes variés et les installations modernes ont fait du Beit Halo'hem une institution unique en son genre dans le monde.

Contrairement à d'autres structures souvent focalisées sur un aspect (rééducation physique, logement, ou accompagnement social), les centres Beit Halo'hem incarnent une approche intégrée du handicap. Ils accompagnent les blessés sur le long terme, parfois jusqu’à la fin de leur vie.

Cette approche a inspiré d’autres modèles dans le monde, et Beit Halo'hem accueille régulièrement des délégations internationales venues observer son fonctionnement. Si le modèle reste étroitement lié au contexte israélien – service militaire obligatoire, forte valorisation des anciens combattants – il résonne avec les besoins universels de prise en charge des blessés de guerre ou des victimes de traumatismes.

Article paru dans AJ Mag juillet 2025

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