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Hind Rajab Foundation : seconde plainte contre un même soldat de Tsahal en Espagne

Une plainte similaire avait déjà été déposée contre lui en juillet dernier à Chypre

3 minutes
10 septembre 2025

ParJohanna Afriat

Hind Rajab Foundation : seconde plainte contre un même soldat de Tsahal en Espagne
Illustration Photo : Tsahal

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La fondation belge Hind Rajab Foundation a annoncé avoir déposé mardi une nouvelle plainte pénale devant la justice espagnole. La procédure vise un jeune militaire israélo-druze originaire du nord du pays, identifié par ses initiales T.M., actuellement en déplacement à Barcelone.

Selon l’ONG, ce parachutiste du bataillon 101 aurait diffusé sur les réseaux sociaux plusieurs contenus jugés compromettants. On l’y verrait tourner en dérision des destructions dans la bande de Gaza, notamment dans un salon de coiffure et un magasin d’électronique. D’après HRF, il aurait également assimilé ses opérations à une partie du jeu vidéo Call of Duty et conçu une affiche inspirée de Netflix recensant les zones où il a combattu : Gaza, Rimal, Saja’iya, Khan Younis, Deir al-Balah et Jabaliya.

Il ne s’agit pas de la première démarche contre ce soldat : une plainte similaire avait déjà été déposée en juillet dernier à Chypre. Les autorités espagnoles n’ont pas encore commenté cette nouvelle requête.

Créée il y a un an, HRF mène une campagne judiciaire internationale contre les militaires israéliens. Elle affirme avoir saisi la justice dans une quinzaine de pays, avec une trentaine de plaintes déjà déposées, et des sources européennes évoquent jusqu’à cinquante procédures en préparation.

La fondation a également ciblé récemment un officier du 432e bataillon « Sabra » de la brigade Givati, contre qui elle a déposé une plainte en Grèce, toujours à partir de publications sur les réseaux sociaux.

Si nombre de pays n’ont pas donné suite, certains tribunaux ont commencé à examiner les dossiers, notamment au Brésil, au Pérou, en Roumanie et au Chili. HRF a en parallèle transmis à la Cour pénale internationale une liste d’environ un millier de soldats soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Des personnalités de haut rang figurent aussi parmi les cibles de l’organisation, dont l’ancien chef d’état-major Herzi Halevi, l’ex-porte-parole Daniel Hagari, l’ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le Premier ministre Benyamin Netanyahou.

En réaction à cette multiplication de plaintes, l’armée israélienne a durci ses règles concernant la présence en ligne de ses soldats. Une directive interne, intitulée « Utilisation du cyberespace par les soldats », conseille d’éviter toute photo ou publication en uniforme ou en zone de combat, et insiste sur la nécessité de prendre en compte les retombées internationales.

Malgré ces restrictions, les affaires liées aux réseaux sociaux continuent de s’accumuler et fournissent de nouveaux arguments aux actions engagées par la fondation belge devant plusieurs juridictions étrangères.