Les États-Unis ont annoncé jeudi une nouvelle salve de sanctions contre les Houthis du Yémen, alliés de l’Iran, visant 32 individus et entités ainsi que quatre navires. Le Trésor américain parle de sa plus vaste action à ce jour contre le mouvement chiite, accusé d’alimenter contrebande, financement illicite et opérations militaires. Parmi les cibles, plusieurs entreprises basées en Chine accusées d’acheminer des composants militaires et des biens à double usage aux rebelles. Pékin a dénoncé une « violation du droit international ».
Pour Israël, cette décision n’est pas sans conséquence. Depuis un an, les Houthis ont multiplié les attaques de drones et de missiles contre le territoire israélien, tout en visant des navires liés à l’État hébreu dans la mer Rouge. Le port d’Eilat, maillon stratégique de l’économie israélienne, a déjà vu son activité lourdement affectée par ces menaces. Si les sanctions américaines limitent à terme l’approvisionnement militaire des Houthis, elles pourraient aussi provoquer une riposte immédiate : attaques accrues contre des navires civils, infrastructures portuaires ou cibles en Israël même.
Les experts notent que la guerre économique engagée par Washington contre les Houthis risque d’accentuer la dépendance du mouvement vis-à-vis de l’Iran et d’inciter ce dernier à intensifier son soutien militaire. Israël se trouve ainsi placé en première ligne d’un bras de fer où sanctions financières et menaces sécuritaires s’entrecroisent, avec des répercussions directes sur sa défense, son commerce maritime et son équilibre régional.