L'Assemblée générale des Nations Unies a adopté vendredi une résolution reconnaissant l'idée d'un "État palestinien" sur les territoires de Judée-Samarie et la bande de Gaza. Le texte, soutenu par une large majorité de 142 pays membres, a fait face à l'opposition de 10 États, dont les États-Unis, la Hongrie et l'Argentine, tandis que 12 pays se sont abstenus.
La résolution, présentée conjointement par la France et l'Arabie saoudite, contient plusieurs accusations contre Israël, notamment celle d'"affamer la population de Gaza" et de créer "une catastrophe humanitaire dévastatrice". Le document de sept pages reprend les statistiques fournies par le Hamas, évoquant "plus de 64 000 Palestiniens tués, pour la plupart des femmes et des enfants".
Bien que symbolique - l'Assemblée générale n'ayant aucun pouvoir exécutif - ce vote intervient dans un contexte de tensions diplomatiques accrues. Si la résolution devait être soumise au Conseil de sécurité de l'ONU, les États-Unis ont d'ores et déjà annoncé leur intention d'y opposer leur veto.
Le texte prend tout de même soin de condamner l'attaque du 7 octobre, exigeant que "le Hamas mette fin à son règne à Gaza, transfère ses armes à l'Autorité palestinienne et libère tous les otages".
Cette vague de reconnaissance trouve ses racines dans la déclaration du président français Emmanuel Macron en juillet dernier. "Je suis fidèle à l'engagement historique de la France en faveur d'une paix juste et durable au Moyen-Orient. J'ai décidé que la France reconnaîtra l'État de Palestine", avait-il annoncé, ajoutant que "l'urgence est désormais de mettre fin à la guerre à Gaza et d'apporter de l'aide à la population civile."
Cette initiative française a depuis déclenché ce que certains observateurs qualifient de "déluge diplomatique" contre Israël, avec plusieurs dizaines de pays qui pourraient emboîter le pas à la Grande-Bretagne dans la reconnaissance d'un État palestinien.