Lors d’une réunion du Comité de sécurité nationale de la Knesset, mardi 16 septembre, plusieurs députés israéliens ont appelé à empêcher les visites du Comité international de la Croix-Rouge -CICR- auprès des prisonniers palestiniens, invoquant des préoccupations sécuritaires et l’absence d’action de l’organisation pour les otages détenus par le Hamas.
Depuis le massacre du 7 octobre 2023 et le déclenchement de la guerre Israël-Hamas, les visites de la Croix-Rouge aux prisonniers palestiniens ainsi que le transfert d’informations ont été suspendus. Une décision de la Cour suprême, en août 2024, avait pourtant demandé à l’État d’expliquer son refus de laisser la Croix-Rouge accéder aux détenus.
« Aucun effort n’est fait par la Croix-Rouge pour nos otages. La réciprocité doit être respectée. Tant que ce ne sera pas le cas, je me tiendrai aux portes des prisons pour empêcher leurs visites », a déclaré Zvika Fogel du parti Otzma Yehudit, président du comité. Limor Son Har-Melech, également d’Otzma Yehudit, a, elle, qualifié la Croix-Rouge « d’organisation antisémite » et l’a accusée d’avoir traité les otages israéliens et les prisonniers palestiniens sur un pied d’égalité.
En revanche, Aida Touma-Sliman -Hadash-Tal- a plaidé pour l’autorisation des visites, soulignant que la Croix-Rouge ne peut entrer auprès des otages tant que le Hamas ne le permet pas, et qu’il est injuste de blâmer l’organisation pour cette impossibilité. Ariel Kallner -Likud- a mis en garde contre des précédents où le CICR aurait pu transmettre des informations sensibles, et les représentants du Service pénitentiaire ont évoqué des risques pour la sécurité des prisons et de l’État.
Des proches d’otages ont pris la parole. Hanna Cohen, tante d’Inbar Haiman, otage tuée par le Hamas, a dénoncé la demande de visites pour les prisonniers responsables du kidnapping de sa nièce : « Dans un pays normal, ils auraient été exécutés. Ma famille est torturée par cette attente. »
À l’issue de la réunion, Fogel a insisté : « L’État doit agir avec fermeté. Le cabinet doit décider : pas de visites de la Croix-Rouge tant que nous n’avons pas d’informations sur nos otages. »