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Accord de sécurité Israël-Syrie : Washington accélère, Damas impose ses conditions

Une délégation américaine a rencontré hier des responsables syriens à Damas, tandis qu’Israël a soumis une proposition détaillée. Mais les divergences restent profondes, notamment sur le retrait israélien et le statut du Golan.

2 minutes
17 septembre 2025

ParDelphine Miller

Accord de sécurité Israël-Syrie : Washington accélère, Damas impose ses conditions
La délégation des États-Unis hier à Damas

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Une délégation américaine, comprenant des représentants de la Maison-Blanche et des diplomates spécialisés dans la sécurité, était à Damas hier pour relancer les négociations entre la Syrie et Israël. Washington veut avancer rapidement vers un accord de sécurité limité, espérant un résultat tangible d’ici la fin du mois, à présenter à l’Assemblée générale de l’ONU.

Selon des sources diplomatiques, Israël a soumis à la Syrie une proposition détaillée accompagnée d’une carte définissant de nouvelles zones démilitarisées au sud de Damas. Inspiré du traité de paix israélo-égyptien de 1979, ce projet prévoit l’établissement d’une zone sans vol et démilitarisée dans le sud-ouest de Damas, en échange du retrait israélien de la plupart des territoires occupés en Syrie depuis décembre 2024 — à l’exception notable du plateau du Golan, qu’Israël refuse de céder.

Les pourparlers doivent se poursuivre à Londres : le ministre israélien des Affaires stratégiques Ron Dermer doit y rencontrer demain le ministre syrien des Affaires étrangères Assad Shibani ainsi que l’envoyé spécial américain Tom Burke. La Syrie prépare de son côté une contre-proposition, insistant sur la nécessité d’un retrait israélien complet et sur le respect de l’accord de séparation des forces de 1974.

À Damas, une source officielle citée par Al Jazeera a rappelé qu’« aucun accord de sécurité n’est possible sans retrait des forces de Tsahal des territoires occupés après le 8 décembre 2024 », soulignant que toute entente devait garantir la souveraineté syrienne et l’intégrité territoriale.

Côté israélien, malgré l’offre d’un retrait partiel, les responsables politiques se montrent réticents à céder les positions stratégiques récemment conquises. La question du Golan reste écartée des négociations officielles mais demeure un point de rupture potentiel.


Conclusion / Perspectives

Les pressions américaines donnent un rythme inédit aux discussions, mais les obstacles demeurent :

  • La Syrie exige un retrait total et un retour aux dispositions de 1974.

  • Israël conditionne son engagement à la conservation de zones stratégiques, notamment le Golan.

  • Les opinions publiques, en Syrie comme en Israël, restent hostiles à de telles concessions.

Si la rencontre de Londres devait aboutir à un compromis, ce serait une percée historique. Mais à ce stade, l’accord ressemble davantage à un objectif diplomatique américain qu’à une entente proche entre Jérusalem et Damas.

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