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Tribune - 5785: le retour d'Israël à la vie

Le 7 octobre 2023, Israël a bien failli mourir. Mais fort heureusement, il a su se ressaisir.

4 minutes
19 septembre 2025

ParDaniel Haïk

 Tribune - 5785: le retour d'Israël à la vie
Photo by Tsafrir Abayov/Flash90

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Dans l'Etrange histoire de Benjamin Button, Brad Pit joue le rôle d'un homme qui nait à 80 ans et, ensuite, ne cesse de rajeunir.

C'est, d'une certaine manière, ce qui est arrivé à l'Etat d'Israël au cours des deux dernières années. Le 7 octobre 2023, Israël a bien failli mourir.  Mais fort heureusement, il a su se ressaisir et a, depuis, entamé  un processus de renaissance nationale, certes jonché d'obstacles mais qui, peu à peu, lui a permis de s'extraire de la zone de graves turbulences dans laquelle il s'était  laissé entrainé, par naïveté et par négligence, au cours des trois décennies d'Oslo.

Ce  douloureux travail de reconstruction, largement entamé durant l'année 5784, s'est nettement consolidé durant l'année 5785 qui se termine.

Pourtant à l'heure des bilans, force est de constater, que les Israéliens ont une double lecture, apparemment contradictoire, de leur vécu collectif.   

Les plus défaitistes sont formels : l'année 5785 a été l'une des pires de l'histoire d'Israël : une seconde année de guerre douloureuse qui se termine sans que l'on n'entrevoie ni l'éradication du Hamas, ni la libération des otages; une année au cours de laquelle Israël est devenu un état paria et pestiféré, accusé de crimes de guerre, de génocide et de famine du peuple gazaoui. Une année qui a vu l'explosion des actes antisémites en Europe et la normalisation de la violence anti-juive en France. Une année qui enfin, a vu la société israélienne se déchirer, à nouveau, comme s'il n'y avait pas eu de 7 octobre. "Année horibilis", aurait dit la reine Elisabeth...

Et puis, il y a les plus optimistes. Ceux qui ont le sentiment d'avoir vécu, sur le plan collectif, une année "extra-ordinaire" qui a débuté peu après l'opération des Beepers contre le Hezbollah; qui s'est poursuivie avec l'élimination des frères Sinwar et dont le point d'orgue a été atteint, en juin dernier avec les attaques  "miraculeuses" de Tsahal et du Mossad en Iran. Sans parler de l'économie israélienne qui déjoue les pronostics les plus pessimistes des agences de notation…  

Apparement, ces deux lectures sont inconciliables. Mais c'est le rav Avraham Itzhak Hacohen Kook dont on a marqué, il y a quelques semaines, le 90ème anniversaire de la mort, qui parvient à les harmoniser. Pour lui les épreuves et les miracles participent au même processus de retour du peuple juif vers sa terre et vers son identité! Et pour le rav Kook, il est aussi important de puiser des forces dans l'échec que dans le succès.     

L'épreuve du  7 octobre aurait pu être perçue comme un terrible frein au processus de Délivrance auquel le peuple juif aspire depuis 2000 ans. Elle a, au contraire, servi de tremplin  pour permettre à la société israélienne de se projeter dans une  dimension nouvelle, plus profonde, plus spirituelle. C'est  cette dimension qui s'est exprimée dans les récits glorieux des soldats tombés au combat. C'est elle qui nous a permis de découvrir des âmes juives aussi éblouissantes que celle de l'ex-otage Elie Shaarabi. C'est vrai: tous les Israéliens n'ont pas encore perçu cette dimension mais ils possèdent en eux, comme les otages l'ont reconnu, cette étincelle identitaire qui tôt ou tard jaillira.  

Par contre, dans leur hyprocrisie stupide, la plupart des Nations ne semblent pas mesurer l'ampleur de cette renaissance qui pousse aujourd'hui Israël à persévérer dans son combat contre le terrorisme. Certaines, comme la France, ont pourtant fait la douloureuse expérience de l'Islamisme intégriste en 2015. Mais elles ne comprennent pas la gravité du danger. Alors, tant pis si ces pays  soi-disants "éclairés" fustigent la détermination d'Israël à combattre le Hamas. Un jour, peut-être, ils comprendront. "Je préfère vos condamnations à vos condoléances leur avait dit Golda Meïr, il y a bien longtemps.

Enfin, en cette veille de Roch Hachana, nous devons, tous, des plus pessimistes au plus optimistes, jeter un regard admiratif vers ceux qui vont passer la fête sur les champs de bataille de Gaza. Vers cette jeune génération-courage dont la conviction intime n'a pas été altérée par les bruits de fonds défaitistes des médias. Ces jeunes nous enseignent que, comme dans l'histoire de Benjamin Button, la jeunesse peut avoir plus de sagesse que les plus âgés.  Même après deux ans de guerre, ces jeunes conservent la foi et l'intime conviction que leur devoir est de vaincre le Hamas, de retrouver les otages et de permettre enfin au Bien et à la Vérité d'éclater sur la Terre d'Israël. Ils restent notre fierté. Qu'ils soient tous inscrits dans le Livre de la Vie.

Chana Tova.

 

Daniel Haïk

Tribune publiée dans Actu J numéro 1797

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