Alors que plusieurs ministres du gouvernement appellent ouvertement à l’annexion par Israël de la Judée-Samarie et à un renouvellement de l'implantation juive dans la bande de Gaza, un sondage publié la semaine dernière révèle une opposition nette de l’opinion publique israélienne à de telles initiatives.
Le principal argument invoqué par les sondés est la mise en danger potentielle des accords d'Abraham et la remise en question de futures alliances régionales.
Selon cette enquête menée par l’institut iPanel pour la Coalition pour la sécurité régionale, 72 % des Israéliens estiment que la préservation des accords d’Abraham et le renforcement des alliances avec les pays arabes modérés constituent un intérêt suprême pour Israël qu'ils doivent primer, contre seulement 13 % qui en doutent.
Cinq ans après leur signature, 67 % jugent que ces accords ont renforcé la sécurité, l’économie et le statut régional d’Israël, tandis que 57 % considèrent qu’une occupation de Gaza mettrait en péril ces avancées et nuirait aux relations avec les États arabes partenaires.
Sur la question du « lendemain » à Gaza, les réponses sont partagées :
43 % privilégient une solution régionale pour remplacer le Hamas et démilitariser l’enclave,
29 % évoquent la migration de la population,
17 % soutiennent une occupation militaire israélienne.
Par ailleurs, 78 % des sondés soutiendraient le nouveau plan politique du président Trump, qui combine fin de la guerre, libération des otages, désarmement du Hamas, normalisation avec l’Arabie saoudite et coalition sécuritaire régionale contre l’Iran.
La perspective d’un élargissement des accords d’Abraham séduit une majorité : 66 % souhaitent une normalisation avec Riyad dès cette année. Mais l’inquiétude reste vive : 58 % craignent qu’une annexion unilatérale de la Judée-Samarie compromette ces rapprochements.