La décision de Keir Starmer de reconnaître la Palestine déclenche une véritable tempête politique au Royaume-Uni. La gauche britannique demande des actions supplémentaires, allant jusqu’à appeler à des sanctions personnelles contre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu alors que la droite accuse le Premier ministre de récompenser le Hamas, « Hamas et État palestinien, c’est la même chose. Starmer n’a aucun jugement. » a dénoncé Nigel Farage, leader du parti d’extrême droite Reform UK. De son côté, la conservatrice Cami Bynock a qualifié la décision de« catastrophique » et dénoncé un geste politique qui abandonne les otages à Gaza et encourage les terroristes à travers le monde.
Journal britannique The Sun : « Le moment est arrivé , le Royaume-Uni reconnaît l'état de Palestine en dépit des critiques qui dénoncent ce geste comme une récompense accordée au terrorisme »
La reconnaissance de la Palestine n’est pas populaire auprès du public britannique : selon un sondage publié par le Telegraph, seulement 13 % des citoyens soutiennent une reconnaissance inconditionnelle à ce stade, tandis que 51 % s’y opposent tant que le Hamas contrôle Gaza et retient les otages.
Cette décision met également la communauté juive du Royaume-Uni en émoi. Le comité des communautés juives et le Campaign Against Antisemitism estiment qu’il s’agit d’un « moment Chamberlain » – une référence à la politique d’apaisement britannique face à Hitler dans les années 1930 – et dénoncent une trahison envers les familles des otages. Ils préviennent que ce geste pourrait prolonger le conflit et envoyer un message dangereux aux terroristes islamistes à travers le monde.
Le contexte politique de Starmer est complexe. Ancien soutien d’Israël, il s’était engagé à éradiquer l’antisémitisme au sein du Parti travailliste après la période Jeremy Corbyn. Initialement favorable à Israël dans le contexte du massacre du 7 octobre, il est devenu plus critique au fil de la guerre, intégrant dans son programme électoral la promesse de reconnaître un État palestinien dans le cadre d’un processus politique plus large. Depuis sa prise de fonction en juillet dernier, il a durci son ton vis-à-vis d’Israël, suspendant certains exportations de matériel militaire et imposant des sanctions à certains ministres israéliens.
Le geste de Starmer intervient alors que le Royaume-Uni fait face à une forte pression interne, notamment de la communauté musulmane, et à des manifestations pro-palestiniennes où des centaines de personnes ont été parfois arrêtées.
Selon le Daily Mail, des experts de droit international estiment que la Grande-Bretagne pourrait être tenue de verser jusqu’à 2 000 milliards de livres en compensations, en raison de son rôle historique dans la région. Le geste de Starmer pourrait donc avoir des implications financières et diplomatiques considérables, au-delà de la polémique politique immédiate au Royaume-Uni.