« Fidèle à l'engagement historique de mon pays au Proche-Orient pour la paix entre le peuple israélien et le peuple palestinien, je déclare que la France reconnaît aujourd'hui l'État de Palestine. » a déclaré lundi Emmanuel Macron depuis la tribune de l'ONU devant le siège d'Israël resté vide.

Cette décision, annoncée dans le cadre d’un sommet coparrainé par la France et l’Arabie saoudite, s’inscrit dans la continuité de la « déclaration de New York », adoptée le 12 septembre par 142 des 193 États membres de l’ONU. Ce texte réaffirme l’objectif de créer un État palestinien viable et souverain et précise que le Hamas ne participe pas au processus diplomatique, tout en appelant à un cessez-le-feu immédiat à Gaza et à la libération des otages.
« Nous sommes convaincus que cette reconnaissance est la solution qui seule permettra la paix pour Israël », a affirmé Emmanuel Macron. Pour le président français, cette démarche, a-t-il soutenu, constitue également une défaite pour le Hamas : « Il nous appartient maintenant, ensemble, de mettre en place une dynamique de paix répondant aux besoins de chacun. »
Emmanuel Macron a rappelé à Israël « son obligation absolue de faciliter l'accès humanitaire à Gaza, aujourd'hui démunie de tout », appelant à un « effort massif » pour y parvenir. Il a souligné la nécessité de neutraliser le Hamas sur le plan politique et de mettre fin aux opérations militaires dans la bande de Gaza.
« L’action militaire d'Israël à Gaza ne permet pas de démanteler le Hamas », a d'ailleurs soutenu le chef d'État français face à Donald Trump. « Les Israéliens ont tué les principaux dirigeants du Hamas. Ça fonctionne. C’est une grande réussite, mais en même temps, il y a autant de combattants du Hamas qu’au premier jour. Donc cela ne permet pas de démanteler l’organisation. Ce n’est pas la bonne façon d’agir. » Ces propos ont été contestés par le président américain, qui a déclaré : « Je pense que cette reconnaissance honore le Hamas, et on ne peut pas faire cela à cause du 7 octobre. Nous voulons récupérer les otages et mettre fin à la guerre. Je me tiens du côté d’Israël. »
Le président français a également proposé, dans son discours, l’instauration d’une « administration de transition » à Gaza une fois le cessez-le-feu établi, associant l’Autorité palestinienne, la jeunesse locale et des forces de sécurité en cours de formation. Une ambassade française pourrait également être ouverte auprès de l’État palestinien « dès lors que tous les otages auront été libérés et qu’un cessez-le-feu sera en place », a précisé Emmanuel Macron qui a réagi aux menaces de représailles de Jérusalem contre Paris : « La France ne restera pas inerte, on est prêt, on a planifié toutes les options possibles, on défendra toujours les intérêts de la France partout où elle est représentée », référence notamment aux menaces d'Israël de fermer la consulat de France à Jérusalem.