Plus de 1 200 personnalités d'Hollywood, menées par l'acteur Liev Schreiber, la chanteuse Regina Spektor et la star de télévision Sharon Osbourne, ont publié ce jeudi une lettre ouverte rejetant fermement l'appel au boycott des institutions cinématographiques israéliennes.
Cette mobilisation répond directement à la pétition lancée par l'organisation "Film Workers for Palestine", qui compte environ 4 000 signataires, dont les acteurs oscarisés Emma Stone et Joaquin Phoenix, Olivia Colman, Tilda Swinton et le réalisateur grec Yorgos Lanthimos. Ces derniers accusent les institutions cinématographiques israéliennes d'être "complices du génocide à Gaza" et se sont engagés à ne plus collaborer avec les producteurs, festivals et diffuseurs israéliens.
"Un document de désinformation", selon les opposants
La lettre de riposte, initiée par la Communauté Créative pour la Paix et la Brigade - un collectif de responsables des relations publiques et de créateurs juifs d'Hollywood formé après le 7 octobre - dénonce avec véhémence cette approche : "Nous ne pouvons rester silencieux lorsque le récit est instrumentalisé, lorsque le mensonge est présenté comme une justification et lorsque les artistes sont induits en erreur pour amplifier la propagande antisémite."
Parmi les signataires figurent notamment le producteur Haim Saban, Gene Simmons (KISS), les acteurs Jerry O'Connell, Jennifer Jason Leigh, Lisa Edelstein ("Dr House") et l'ancienne PDG de Paramount Studios, Sheri Lansing.
L'actrice Debra Messing, star de "Will & Grace" et soutien affiché d'Israël depuis le début du conflit, dénonce "une discrimination flagrante" : "Lorsque des artistes boycottent d'autres artistes uniquement en raison de leur origine, il s'agit d'une trahison de notre rôle de narrateurs."
Mayim Bialik, vedette de "Big Bang Theory", ajoute : "Boycotter des cinéastes simplement parce qu'ils sont israéliens creuse les divisions et contribue à une culture d'exclusion inquiétante. S'engager à boycotter ne mettra pas fin à la guerre à Gaza, ne ramènera pas les otages chez eux."
Cette mobilisation trouve un écho favorable dans l'industrie. Paramount Studios a publié une déclaration similaire par la voix de Melissa Zuckerman, directrice de la communication : "Réduire au silence des créateurs en raison de leur nationalité ne favorise ni une meilleure compréhension ni la paix. Nous avons besoin de plus de dialogue et d'engagement, et non de moins."