Dans le contexte des fêtes juives de Tichri, des familles d'otages appellent l'ensemble du peuple d'Israël à observer le Shabbat "techouva" entre Rosh Hashana et Yom Kippour qui débutera vendredi soir, dans l'espoir de favoriser la libération des 48 personnes encore détenues à Gaza.
Deborah Schechter, l'une des initiatrices du projet qui est également proche de certaines familles d'otages, explique que cette démarche provient "d'un sentiment d'impuissance et de la recherche d'un moyen de changer les choses". S'appuyant sur une promesse talmudique, elle déclare : "Le Créateur du monde promet : si nous observons deux shabbats, nous serons immédiatement sauvés. C'est l'occasion pour nous, en tant que peuple, de nous unir, de nous mobiliser et de vivre la lumière du shabbat pour le mérite des personnes enlevées."
L'initiative dépasse les frontières d'Israël : des mouvements similaires ont émergé de l'Espagne à l'Arabie saoudite, avec l'ambition de créer un "shabbat mondial dédié aux personnes enlevées".
Julia Kuppperstein, mère de Bar, enlevé le 7 octobre, incarne l'espoir de cette démarche. "Nous avons vraiment tout fait", confie-t-elle avec émotion. "Nous avons maintenant l'occasion de faire un petit don : célébrer ce shabbat pour nos enfants. J'appelle chaque Juif à célébrer le shabbat avec nous, à le vivre et à mobiliser cette force pour le retour des personnes enlevées."
La mère de Bar exprime sa gratitude envers la société israélienne pour son soutien indéfectible "depuis l'enlèvement", remerciant le peuple d'Israël "pour son engagement à tous égards, de la mise des téfilines à l'observance du sabbat".
Des derniers mots devenus symbole d'espoir
Ricky Seaton, de l'organisation Eilat Hashachar qui accompagne les familles d'otages depuis le 7 octobre, rapporte un témoignage particulièrement poignant. Elle évoque la dernière conversation entre Bar et sa mère, la veille du Shabbat précédant son enlèvement : "Maman, Shabbat Shalom et Joyeuses fêtes", avait-il dit quelques instants avant sa capture.
"Ces mots sont devenus un grand cri : le Shabbat est notre espoir de revoir nos enfants", souligne Ricky Seaton, transformant ces dernières paroles en message d'espoir collectif.
Les organisateurs concluent par un message fédérateur : "Le Shabbat à venir est une opportunité pour tout le peuple d'Israël et le peuple juif dans le monde entier, de s'unir dans la prière et dans un acte simple : observer un Shabbat, pour le bien des personnes kidnappées et pour un avenir meilleur."