Les États-Unis ont expulsé la nuit dernière une centaine de demandeurs d'asile iraniens vers leur pays d'origine, dans le cadre d'un accord rare entre Washington et Téhéran, révèle le New York Times. L'avion, qui a décollé de Louisiane, doit atterrir à Téhéran après une escale au Qatar.
Cette opération illustre un paradoxe : alors que les deux gouvernements traversent une période de tensions extrêmes, ils parviennent à collaborer sur cette question migratoire. L'accord témoigne de la détermination de l'administration Trump à expulser les demandeurs d'asile, y compris vers des destinations où ils risquent de subir un "sort cruel et difficile", selon les termes du journal américain.
Les personnes expulsées, des hommes et des femmes parfois en couple, avaient pour certaines séjourné dans des centres de détention américains. Plusieurs auraient accepté d'être renvoyées en Iran. Aucune précision n'a été fournie sur leur identité ni sur les motifs de leur demande d'asile.
Cette décision marque un tournant majeur. Pendant des décennies, les États-Unis ont servi de refuge aux Iraniens fuyant le régime de Téhéran, dont on sait la répression envers les militantes féministes, dissidents, journalistes, avocats, minorités religieuses et membres de la communauté LGBTQ+. L'absence de relations diplomatiques entre les deux pays rendait jusqu'ici ces expulsions extrêmement difficiles à organiser.
Plus tôt cette année, l'administration Trump avait déjà expulsé des groupes d'Iraniens, dont de nombreux convertis au christianisme, vers le Costa Rica et le Panama – une mesure qui avait provoqué des critiques et des recours judiciaires de la part d'associations de défense des droits des immigrés.
Cette coopération intervient paradoxalement dans un climat de crise aiguë entre Washington et Téhéran. Les tensions sont à leur comble après l'activation du mécanisme de retour des sanctions de l'ONU contre l'Iran, une décision applaudie par les États-Unis.