Sécurité

Le Hamas déclare accepter les grandes lignes du plan Trump : fin de la guerre en vue ?

Tsahal a suspendu ses opérations à Gaza

5 minutes
4 octobre 2025

ParJohanna Afriat

Le Hamas déclare accepter les grandes lignes du plan Trump : fin de la guerre en vue ?
Manifestation pour la libération des otages Photo by Avshalom Sassoni/FLASH90

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Le Hamas a annoncé samedi avoir accepté les grands principes du plan de paix en 21 points proposé par le président américain Donald Trump, marquant une avancée potentielle dans les négociations pour mettre fin au conflit à Gaza. Toutefois, l'organisation terrroriste s'est abstenue de s'engager fermement en faveur de son désarmement et tente d'y apporter des modifications importantes, suscitant la méfiance d'Israël qui y voit une tentative de gagner du temps.

Le Hamas a déclaré dans sa réponse qu'il était prêt à libérer tous les otages israéliens – morts et vivants – dans le cadre d'un accord global et à entamer des négociations immédiates. L'organisation a exprimé son appréciation des efforts des médiateurs arabes et internationaux, ainsi que ceux du président Trump. Cependant, sa réponse est restée vague et n'a inclus aucun engagement en matière de désarmement ni aucune autre mesure concrète prévue par le plan américain.

Selon le Wall Street Journal, de hauts responsables du Hamas à Doha ont indiqué aux médiateurs qu'ils exigeaient plusieurs modifications substantielles au plan. L'organisation souhaite notamment éviter un engagement sans équivoque en faveur de son désarmement et propose de transférer ses armes offensives à l'Égypte ou à l'ONU pour stockage, tout en conservant des « systèmes d'autodéfense ». Le Hamas exige également un calendrier clair pour le retrait de Tsahal de la bande de Gaza et des clarifications sur la composition de la force de maintien de la paix qui sera déployée après la fin des combats.

Le Hamas s'est dit prêt à libérer tous les otages conformément aux modalités d'échange définies dans le document, « à condition que les conditions sur le terrain soient réunies » – une formulation qui laisse la porte ouverte à de multiples interprétations.

Trump durcit le ton

Suite à cette annonce, le président américain Donald Trump a ordonné à Israël un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Dans un premier message publié immédiatement après la réponse du Hamas, il s'est montré optimiste : « Sur la base de la déclaration que vient de publier le Hamas, je crois qu'il est prêt à une paix durable. Israël doit immédiatement cesser de bombarder Gaza, afin que nous puissions ramener les otages rapidement et en toute sécurité ! »

Dans la foulée de cette requête, Tsahal a suspendu ses opérations militaires dans la ville de Gaza.

Samedi soir, le président a publié une nouvelle déclaration sur son réseau social TRUTH, saluant la réaction d'Israël et durcissant considérablement le ton envers le Hamas. « Je salue l'arrêt temporaire des bombardements par Israël pour permettre la libération des otages et la conclusion d'un accord de paix », a-t-il écrit, avant d'avertir fermement : « Le Hamas doit agir rapidement, faute de quoi tous les accords seront annulés. Je n'accepterai pas un report, et je n'accepterai aucune issue où Gaza représenterait à nouveau une menace. Mettons fin à cela, vite. Chacun sera traité équitablement ! »

Face à ces développements, le cabinet du Premier ministre a publié un communiqué inhabituel samedi : « Compte tenu de la réponse du Hamas, Israël se prépare à mettre en œuvre immédiatement la première phase du plan Trump visant à libérer immédiatement tous les otages. Nous continuerons à collaborer pleinement avec le président et son équipe pour mettre fin à la guerre, conformément aux principes énoncés par Israël et conformes à la vision du président Trump. »

Dès la sortie du shabbat, Benyamin Netanyahou, qui s'exprimera publiquement dans la soirée, a convoqué une réunion avec les ministres d'extrême droite Betsalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, opposés au plan Trump et qui pourraient décider de renverser la coalition s'il est mis en oeuvre.

A l'issue de cette entrevue, le ministre des Finances, Betsalel Smotrich, a écrit sur son compte X : « La décision du Premier ministre de suspendre l'offensive à Gaza et de mener des négociations pour la première fois sans pression militaire est une grave erreur et constitue un moyen infaillible de renforcer le Hamas et d'affaiblir progressivement la position israélienne, tant concernant la libération des otages que celui de l'objectif principal de la guerre : éliminer le Hamas et désarmer complètement Gaza. »

Itamar Ben Gvir a également réagi, émettant une menace relativement subtile tout en s'abstenant de déclarer qu'il quitterait le gouvernement en cas de mise en oeuvre du plan Trump : « Parallèlement à l'objectif de libération des otages, qui est important en soi, l'objectif central de la guerre, déterminé par le massacre du 7 octobre par les monstres du Hamas, est que l'organisation terroriste Hamas ne puisse pas survivre. Elle doit être détruite. » l'entourage du ministre a confirmé que celui-ci voterait contre l'accord mais qu'il ne quitterait pas la coalition.

Netanyahou a ajouté que « les options restent entre nos mains et le retrait sera purement tactique. Les forces de Tsahal resteront pour le moment profondément ancrées dans la bande de Gaza jusqu'à ce que des conclusions futures soient tirées. »

Le chef d'état-major Eyal Zamir a réuni samedi les hauts gradés de l'armée afin de préparer la première phase de l'accord. L'évaluation spéciale s'est déroulée en présence des principaux commandants militaires, dont le chef d'état-major adjoint, le chef de la direction du renseignement et le commandant du Commandement Sud.

Les négociations autour du plan Trump reprendront lundi au Caire, en Egypte, en présence d'une délégation israélienne emmenée par le ministre des Affaires stratégiques Ron Dermer, ainsi que les envoyés américains Steve Witkoff et Jared Kushner.

Dans une interview accordée samedi soir à la Douzième chaîne, le Premier ministre a déclaré : « Jared Kushner et Steve Witkoff viennent pour une courte période afin de finaliser cette affaire. Ils ne viennent pas pour jouer les figurants, et discuteront en tout premier lieu de la libération des otages comme prélude à tout le reste. J’estime qu’il y a de bonnes chances que nous parvenions à un accord. »

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