Alors qu’Israël commémore ce mardi le deuxième anniversaire de l’attaque meurtrière du Hamas du 7 octobre 2023, des manifestations hostiles à l’État hébreu ont éclaté dans plusieurs pays. De Londres à Jakarta, en passant par Amsterdam, Melbourne ou Tokyo, les tensions s’expriment dans la rue, parfois de manière violente.
Vandalisme à Amsterdam, graffitis en Australie
Aux Pays-Bas, le Palais royal d’Amsterdam a été vandalisé à l’aube. Des graffitis rouges, dont l’inscription « Fuck Israel », ont été apposés sur la façade du bâtiment situé place du Dam. L’action a été revendiquée par le groupe pro-palestinien Palestine Action NL, qui dénonce l’interdiction par la mairie d’une cérémonie en hommage à la Palestine.
À Melbourne, des inscriptions glorifiant le Hamas ont été découvertes sur des murs, parmi lesquelles : « Gloire au Hamas » et « 7 octobre, recommencez ». La police locale a ouvert une enquête. Parallèlement, des rassemblements pro-palestiniens ont eu lieu dans la ville australienne.
Mobilisation étudiante et tensions à Londres
À Londres, plusieurs universités ont vu leurs étudiants descendre dans la rue pour dénoncer la politique israélienne à Gaza. Une vidéo relayée sur les réseaux sociaux montre une jeune femme coupant des rubans jaunes, symboles des otages israéliens. Interrogée, elle affirme que ces rubans « justifient le génocide », tout en niant commettre un crime.
Au Royaume-Uni, une vente de gâteaux au profit de la cause palestinienne, prévue ce jour-là, a été annulée face aux tensions.
Plus de 1 000 manifestants devant l’ambassade américaine en Indonésie
À Jakarta, capitale de l’Indonésie, plus de 1 000 personnes ont manifesté devant l’ambassade des États-Unis pour protester contre le blocus de Gaza et l’arrestation de militants de la flottille humanitaire « Sumud ». Le pays, majoritairement musulman, ne reconnaît pas Israël. Un important dispositif policier – plus de 1 000 agents – a été déployé.
Tokyo, Taipei et Istanbul mobilisées
Au Japon, des centaines de personnes, dont des Palestiniens, ont défilé dans les rues de Tokyo. Pancartes, slogans, appels au boycott d’Israël : les manifestants réclamaient un cessez-le-feu à Gaza et la libération des otages. Des actions similaires ont été recensées à Osaka et Taipei.
À Istanbul, la tour Galata doit être illuminée aux couleurs du drapeau palestinien. Une manifestation est aussi prévue devant le consulat israélien, en réaction à l’annulation du concert de Robbie Williams, accusé de soutenir Israël.
Appel à manifester à New York
À New York, la tension monte alors qu’une manifestation d’ampleur est attendue dans la soirée. Le groupe pro-palestinien Within Our Lifetime a appelé à « inonder les rues » pour dénoncer un « génocide de 77 ans contre le peuple palestinien ».
Le consul israélien à New York, Ofir Akunis, a réagi fermement : « Il faut être des monstres sans cœur pour manifester contre Israël aujourd’hui. »
Les dirigeants occidentaux divisés
Si plusieurs dirigeants occidentaux ont choisi de commémorer solennellement l’attaque du Hamas, d’autres n’ont pas hésité à condamner la riposte israélienne à Gaza.
Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a dénoncé « un génocide perpétré par Netanyahou » et réclamé un couloir humanitaire. De son côté, le président français Emmanuel Macron, dans un message publié également en hébreu, a exprimé son soutien aux familles des victimes israéliennes, appelant à la libération des otages et à un cessez-le-feu immédiat.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer a également évoqué l’attaque du Hamas, y faisant écho lors d’un discours sur l’attaque antisémite récente contre une synagogue à Manchester : « Le 7 octobre reste la pire attaque contre le peuple juif depuis la Shoah. »
La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a, elle aussi, réaffirmé son soutien à Israël tout en insistant sur l’urgence de parvenir à une solution à deux États.
A New York, le candidat à la mairie Zohran Mamdani, élu des primaires démocrates, a dénoncé « une guerre génocidaire à Gaza » menée par Israël depuis l’attaque du Hamas. Il a appelé à une rupture des liens avec Jérusalem et à des sanctions.
Mamdani a également rappelé qu’il « pleurait les victimes israéliennes du 7 octobre », mais estime que « la riposte israélienne a coûté la vie à plus de 67 000 personnes à Gaza ». Fondateur d’une branche de Students for Justice in Palestine et partisan du BDS, il est donné en tête dans les sondages.
Son principal adversaire, Andrew Cuomo, ancien gouverneur, a réagi avec fermeté : « Je suis aux côtés du peuple juif et contre l’antisémitisme. »