Israël

Colère en Israël contre l'ex-otage Elisabeth Tsurkov après des propos sur Gaza

« Que Dieu apporte la guérison aux habitants de Gaza, aux affamés, aux blessés et aux otages épuisés", a écrit la chercheuse sur X

3 minutes
8 octobre 2025

ParJohanna Afriat

Colère en Israël contre l'ex-otage Elisabeth Tsurkov après des propos sur Gaza
Elisabeth Tsurkov Photo : Réseaux sociaux 27A

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Un mois après sa libération d'Irak, Elizabeth Tsurkov fait face à un torrent d'insultes et de menaces après avoir exprimé sa compassion pour les habitants de Gaza dans un message publié mardi sur X, à l'occasion du deuxième anniversaire du 7 octobre.

Dans ce tweet rédigé en arabe, la chercheuse israélienne de 38 ans raconte le moment où elle a appris le massacre perpétré par le Hamas alors qu'elle était en captivité : « Il y a deux ans jour pour jour, j'étais détenue dans ma deuxième prison par les milices Hachd al-Chaabi. Les gardiens ont monté le son de la télévision pour que je puisse entendre les informations sur l'opération du 7 octobre. »

Elizabeth Tsurkov poursuit : « D'après ce que diffusaient les chaînes fidèles à l'axe iranien, je croyais que l'opération ne visait que des sites militaires. Ces médias parlaient de "prisonniers" et non de "kidnappés", ils évoquaient des "soldats" à plusieurs reprises. Les gardes célébraient l'opération, mais je savais – même avec ces informations déformées – qu'un désastre allait s'abattre sur Gaza et sa population. Je n'imaginais cependant ni l'ampleur ni l'horreur des violations à venir. »

Un appel à la compassion qui provoque l'indignation

La chercheuse cite ensuite les propos rapportés de l'épouse de l'ancien chef d'état-major Sharon Halevi, selon laquelle son mari aurait déclaré le 7 octobre : « Gaza sera détruite. » Elle conclut son message par ces mots : « Que Dieu apporte la guérison aux habitants de Gaza, aux affamés, aux blessés et aux otages épuisés. Ils paient tous un lourd tribut aux décisions de dirigeants qui ne pensent qu'à se maintenir au pouvoir. »

Cette prise de position a déclenché une vague de réactions hostiles. Dans un second tweet publié mercredi, Elizabeth Tsurkov expose les réactions qu'elle a reçues : « Les messages et commentaires d'Israéliens favorables à la guerre regorgent d'insultes, d'accusations de trahison et de souhaits de me voir à nouveau kidnappée. Tout cela à cause de mon dernier message où j'exprimais ma sympathie pour la population de Gaza. »

L'ancienne otage, habituée aux critiques en raison de son engagement de longue date pour les droits humains - dont ceux des Palestiniens, va plus loin dans ses accusations : « Pendant ma captivité, la plupart des médias israéliens se sont réjouis de l'enlèvement de "l'amoureuse des Arabes" comme ils me qualifiaient."

Deux ans et demi de captivité en Irak

Elizabeth Tsurkov, doctorante à l'Université de Princeton et chercheuse au Forum pour la pensée régionale – un institut israélo-palestinien –, avait été enlevée le 21 mars 2023 dans un café de Bagdad par des membres des Brigades du Hezbollah, une milice chiite irakienne affiliée à l'Iran. De nationalité israélo-russe, elle séjournait en Irak dans le cadre de ses recherches, utilisant son passeport russe pour y accéder.

Sa libération a été annoncée le 10 septembre dernier par le président américain Donald Trump. Le lendemain de son retour en Israël, hospitalisée au centre médical Sheba, elle s'était entretenue avec le Premier ministre Benyamin Netanyahou : « J'ai vécu des moments difficiles, notamment la torture en Irak. Il faudra du temps pour surmonter cette épreuve. » Elle avait alors évoqué les otages Gali et Ziv Berman, enlevés à Gaza le 7 octobre : « Hier, c'était leur anniversaire. Les anniversaires sont les jours les plus difficiles de la captivité. Je souhaite à tous les otages un retour rapide dans leurs familles. »

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