Tsahal a amorcé ce jeudi matin un désengagement progressif de Gaza, à peine quelques heures après la déclaration du président américain Donald Trump annonçant l’approbation du premier volet de l’accord pour la libération des otages. Dans un premier temps, les unités logistiques des divisions engagées dans la ville de Gaza au cours du dernier mois ont quitté la zone. Des images diffusées ce matin montrent des soldats israéliens repliant une base dans le nord de la bande de Gaza, après la validation par Washington du premier volet de l’accord. Dans les heures et jours à venir, les forces combattantes devraient à leur tour se retirer, pour se redéployer sur des positions défensives proches de la frontière.
Selon les évaluations des renseignements israéliens, le Hamas pourrait reprendre le contrôle effectif de la majorité du territoire dès la fin du week-end, profitant du vide sécuritaire pour se réorganiser et reconstituer ses forces. « Le Hamas va tenter de se renforcer, et il faut s’attendre à une reprise rapide de ses activités politiques et militaires dans la bande. » avertit un haut responsable de la sécurité. L’opération « Merkavot Gidon 2 » visait initialement à anéantir les dernières brigades du Hamas retranchées dans Gaza-ville et les camps centraux. Mais la dynamique diplomatique, accélérée par Washington, a conduit à une suspension anticipée des manœuvres terrestres et cette évolution marque un tournant : le contrôle du terrain repasse graduellement entre les mains des acteurs locaux, tandis que la mise en œuvre de l’accord entre dans sa phase critique.
Ce retrait partiel ouvre une période d’incertitude. Si la désescalade militaire répond à une logique diplomatique et humanitaire, elle laisse planer la crainte d’un vide sécuritaire rapidement comblé par le Hamas.
Selon plusieurs analystes, le mouvement islamiste cherchera à rétablir ses structures administratives et à afficher un retour à la « normalité », pour renforcer son emprise politique sur la population.
Côté israélien, les prochains jours seront consacrés à surveiller la frontière et à prévenir toute tentative de réarmement ou d’infiltration.
En filigrane, un nouvel équilibre fragile se dessine : une bande de Gaza sous contrôle partiel du Hamas, sous le regard attentif d’Israël et de Washington, entre trêve précaire et retour possible des hostilités.