Sécurité

Vote de nuit sur un amendement à la liste des terroristes libérés

le vote portait sur trois modifications

3 minutes
13 octobre 2025

ParJohanna Afriat

Vote de nuit sur un amendement à la liste des terroristes libérés
Archive - Terroristes palestiniens libérés Photo by Flash90

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Les ministres israéliens ont été convoqués lundi soir pour voter sur un amendement urgent modifiant plusieurs aspects de la décision relative à la libération de terroristes palestiniens. La réponse était attendue avant 2 heures du matin.

Trois modifications majeures

Le premier volet de l'amendement prévoit le remplacement de deux détenus de la liste initiale : l'un s'est avéré avoir déjà été libéré, l'autre est identifié comme membre du Fatah plutôt que du Hamas. Ils seront substitués par deux prisonniers affiliés au Hamas, mais non condamnés à perpétuité.

Le deuxième volet concerne les Gazaouis arrêtés après le 7 octobre et n'ayant pas participé au massacre. Sept mineurs gazaouis sont retirés des 22 figurant sur la liste, tandis que deux femmes gazaouies sont ajoutées. D'autres Gazaouis sont également remplacés par des détenus de la même catégorie, conformément aux recommandations des services de sécurité. Le total de Gazaouis à libérer passe ainsi de 1 722 à 1 718.

La troisième section autorise le remplacement de cinq autres Gazaouis arrêtés après le 7 octobre par des prisonniers de catégorie équivalente si nécessaire, afin d'éviter une nouvelle consultation téléphonique nocturne.

Le ministère de la Justice a publié vendredi la liste complète des terroristes devant être libérés en échange du retour des otages. Environ 1 950 Palestiniens sont concernés : 250 condamnés à perpétuité et 1 700 détenus depuis le 7 octobre, dont des femmes et des mineurs. L'accord prévoit également un ratio d'un mort israélien contre 15 dépouilles palestiniennes à restituer.

Controverse sur le lieu d'expulsion

Lors du dernier conseil des ministres, un débat houleux a opposé les responsables sécuritaires au ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben-Gvir sur la destination des terroristes libérés. Les services de défense recommandaient leur libération en Judée-Samarie pour permettre leur surveillance étroite. Ben-Gvir s'y est opposé, invoquant "un sentiment de peur parmi les habitants" et le risque de voir ces terroristes s'installer parmi la population locale. Il plaidait pour leur transfert à Gaza. La décision finale a tranché en faveur d'une expulsion à l'étranger.

Toutefois, l'examen des dossiers individuels a révélé que plusieurs terroristes n'étaient pas destinés à l'expulsion, contrairement aux décisions ministérielles. Ben-Gvir s'est alors entretenu avec l'entourage du Premier ministre Benyamin Netanyahou pour exiger une modification garantissant l'expulsion de tous ces détenus.

Des profils lourds parmi les libérés

La liste comprend plusieurs figures majeures du terrorisme palestinien : Riyad Al-Amor, condamné à 11 perpétuités pour sa participation à une cellule de Bethléem responsable de neuf assassinats durant la Seconde Intifada ; Mahmoud Qawasmeh, cerveau financier de l'enlèvement et du meurtre des trois adolescents Gil-Ad Shaar, Naftali Frenkel et Eyal Yifrah, déjà libéré lors de l'accord Shalit avant d'être à nouveau arrêté en mars 2024 à l'hôpital Shifa de Gaza ; Mahmoud Musa Issa, ravisseur et assassin de l'officier de police des frontières Nissim Toledano en 1992.

Figurent également Ahmed Jamal Ahmed Kunbeh, meurtrier du rabbin Raziel Shevah en 2018 ; Imad Salah Abdel Fattah Qawasmeh, haut responsable militaire ; Murad Badr Abdullah Da'is, assassin de Dafna Meir en 2016 dans l'implantation d'Otniel ; et Ismail Hamdan, membre de la cellule ayant kidnappé et tué Avi Boaz Braverman de l'implantation de Har Gilo.

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