Selon un document interne du Service européen pour l’action extérieure , l’Union européenne estime qu’elle doit “maximiser son influence dans le processus de redressement de Gaza” et obtenir un siège au sein du futur Conseil de la paix, proposé par Washington pour encadrer la gouvernance provisoire du territoire.
Le plan de Trump, signé à Charm el-Cheikh, prévoit une administration technocratique palestinienne et internationale, supervisée par ce Conseil, le temps que l’Autorité palestinienne, chassée de Gaza en 2007, soit en mesure d’y reprendre le pouvoir : " Il est important d’obtenir davantage de clarté sur le rôle que joueront les Palestiniens dans la Gaza d’après-guerre”, souligne le document qui plaide pour que l’UE fasse partie intégrante du mécanisme de supervision afin d’influer sur les décisions stratégiques.
L’Union, principal bailleur de l’Autorité palestinienne, prévoit déjà 1,85 milliard de dollars d’aide entre 2025 et 2027 pour la Judée-Samarie et Gaza. À court terme, Bruxelles envisage d’accroître son soutien humanitaire, de mobiliser des moyens de protection civile et de réactiver la mission EUBAM Rafah, déployée à la frontière entre Gaza et l’Égypte pour assurer un rôle d’observateur neutre.
Les Européens insistent toutefois sur les zones d’ombre du plan américain : la durée de la phase transitoire, le pouvoir réel de l’Autorité palestinienne et l’absence de perspective claire pour un État palestinien, que le gouvernement israélien continue d’exclure : “L’UE doit utiliser tous les leviers à sa disposition pour renforcer son influence sur le processus”, conclut le document, tout en appelant à une approche coordonnée avec les pays arabes et les États-Unis pour garantir la stabilité de la région.