Par cette déclaration, le Hamas laisse entendre que 19 corps d’otages tués ne seraient pas “à sa portée” :
« Localiser les dépouilles restantes nécessitera des efforts considérables et du matériel spécialisé pour les retrouver et les extraire ». Jérusalem rejette les affirmations du Hamas, assurant que l’organisation terroriste peut encore localiser au moins dix autres corps. Dans les prochains jours, des équipes égyptiennes et turques devraient intervenir à Gaza pour participer aux recherches. Israël a transmis aux médiateurs plusieurs coordonnées de sites potentiels où pourraient être enterrés des otages.
Les autorités israéliennes redoutent toutefois un processus long, qui pourrait durer plusieurs semaines. Leur message est clair : le Hamas doit prouver un effort total – or, jusqu’ici, il n’en montre aucun signe.
Le président américain Donald Trump a averti, dans une courte interview à CNN, que Tsahal pourrait reprendre les combats à Gaza si le Hamas ne respecte pas les termes de l’accord de cessez-le-feu : « Israël pourra retourner dans les rues de Gaza dès que je donnerai le signal. Ce qui se passe avec le Hamas sera réglé très vite ».
Au début des négociations, le mouvement affirmait détenir 14 corps d’otages, tandis que les services de sécurité israéliens estiment que le Hamas en retient bien davantage.
Hier, Israël a reçu quatre dépouilles, dont une qui n’appartenait pas à un otage israélien mais à un Palestinien vêtu d’un uniforme de Tsahal. Ce n’est pas la première fois qu’une telle erreur survient. Les autorités israéliennes estiment que le Hamas n’a pas agi délibérément, l’identité du corps ayant été confondue à cause de l’habillement. « Il vaut mieux qu’ils renvoient un corps à identifier, même s’il s’avère erroné, plutôt que d’attendre une confirmation qui prendrait des jours », a commenté une source israélienne. D’autres responsables à Jérusalem jugent toutefois que la remise d’un corps palestinien vêtu d’uniformes israéliens était intentionnelle et offensante, sans pour autant constituer une violation de l’accord. En échange, 45 corps de Palestiniens ont été remis par Israël, conformément à la règle fixée dans l’accord : quinze pour un.
Israël ne compte toutefois pas rompre les négociations. Des émissaires du Shin Bet et de Tsahal se trouvent actuellement au Caire pour suivre la mise en œuvre de l’accord avec les médiateurs. Le conseiller spécial de Trump, Steve Witkoff, déjà impliqué dans la libération des otages vivants, joue un rôle actif dans cette phase délicate. Selon des sources américaines, « il appuie sur l’accélérateur et ne laissera pas le Hamas jouer avec le temps ».
Israël a cependant suspendu aujourd’hui l’ouverture du passage de Rafah vers l’Égypte, initialement prévue pour le transit des civils. Officiellement, il s’agit d’une sanction contre le Hamas après les violations de l’accord, mais aussi de difficultés logistiques. Une source sécuritaire israélienne précise que la fermeture pourrait durer plusieurs jours.
Malgré ces tensions, environ 600 camions d’aide humanitaire doivent entrer demain dans la bande de Gaza via Kerem Shalom, conformément à l’accord conclu.