La réponse militaire israélienne a été immédiate et sans équivoque. Le commandant du Commandement Sud, l’aluf (général) Yaniv Ashur, a rendu visite vendredi aux combattants revenus de combats intenses et prolongés dans la bande de Gaza. Lors de son déplacement, il a salué la détermination et le professionnalisme des soldats — et annoncé que l’État-major se tient prêt à réagir si l’accord n’est pas appliqué intégralement.
Citation (traduite du discours d’Aluf Yaniv Ashur, 10.10.25) :
« Nous ne nous sommes pas arrêtés, et nous n’arrêterons pas tant que nous n’aurons pas ramené tous nos frères — les vivants et ceux qui ne sont plus entre les vivants. Vous êtes la génération de demain. Ce rassemblement n’est pas un simple ordre de bataille ; c’est un rassemblement de victoire — la victoire du bien sur le mal, de la lumière sur les ténèbres. Nous avons vaincu. Nous nous sommes relevés des cendres. Et tant que l’ennemi n’aura pas compris que nous sommes déterminés et constants, il restera brisé. Nous n’avons pas cessé, nous n’avons pas abandonné, et nous n’abandonnerons pas jusqu’au retour de tous nos frères. »
Ce ton martial illustre la ligne israélienne : le plan de paix proposé par le président Donald Trump reposait sur trois conditions claires — la libération de tous les otages vivants, la restitution de toutes les dépouilles et le désarmement du Hamas. Or, le dernier geste public du Hamas — le transfert de deux cercueils à la Croix-Rouge accompagné de la déclaration selon laquelle « tous les otages vivants et les corps retrouvés ont été remis » — n’a pas convaincu ni Jérusalem ni Washington.
Les autorités israéliennes contestent ce bilan : selon elles, un nombre significatif de dépouilles reste localisable dans la bande de Gaza. Face à ce qu’elles qualifient de violation du plan, le ministre de la Défense Israel Katz a ordonné à l’état-major d’élaborer un plan opérationnel complet en vue d’une éventuelle reprise des hostilités, en coordination étroite avec les alliés. L’alerte à Tsahal est claire : si le Hamas persiste à refuser la restitution intégrale des corps et le désarmement, l’option militaire reste sur la table.
De leur côté, les États-Unis ont durci le ton diplomatique. L’ambassadeur américain en Israël a rappelé publiquement que deux des dépouilles encore retenues concernent des citoyens américains — Itai Chen et Omer Neutra — et a demandé que ces corps soient restitués sans délai. Washington exige désormais que l’accord soit respecté dans toutes ses composantes, y compris la restitution des morts, « afin que les familles puissent faire leur deuil ».
La divergence d’interprétation alimente une forte tension internationale : le Hamas affirme avoir fait ce qui était possible, tandis qu’Israël et ses alliés estiment que la phase de mise en œuvre est incomplète. Selon des sources, des équipes égyptiennes et turques pourraient intervenir prochainement dans la bande de Gaza pour tenter de localiser d’autres dépouilles — une opération sensible sur le plan logistique et politique.
Pour l’heure, la question des corps reste le principal point de blocage moral et stratégique du fragile cessez-le-feu : Washington exige la restitution intégrale (avec mise en avant des deux Américains concernés), et Tsahal se dit prêt à reprendre les combats si le Hamas ne respecte pas ses engagements. La situation restera explosive tant que ce dossier humain — au cœur des exigences diplomatiques — ne sera pas résolu.