Moyen-Orient

Washington prêt à payer pour retrouver les dépouilles des otages ?

Un haut conseiller américain évoque la création d’un programme de récompenses pour localiser les corps des otages disparus à Gaza.

2 minutes
16 octobre 2025

ParDelphine Miller

Washington prêt à payer pour retrouver les dépouilles des otages ?
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« Personne ne sera laissé derrière » — la promesse américaine pourrait bientôt prendre une dimension très concrète.

Selon un haut conseiller de la Maison-Blanche impliqué dans les négociations humanitaires, Washington envisage sérieusement la création d’un programme officiel de récompenses financières destiné à obtenir des informations fiables sur l’emplacement des dépouilles des otages encore retenues à Gaza. L’initiative s’inspirerait des mécanismes déjà utilisés par les États-Unis dans la lutte contre le terrorisme, notamment pour la traque de chefs djihadistes.

Une stratégie à double objectif

L’idée de payer pour retrouver les corps ne relève pas uniquement de l’humanitaire. Elle répond aussi à une logique d’affaiblissement du Hamas, en incitant certains acteurs locaux — voire d’anciens complices — à rompre le silence en échange d’argent ou d’exfiltration.

Des précédents existent : dans d’autres conflits, des informateurs anonymes avaient permis la récupération de restes de soldats ou de civils disparus. Washington espère que, face à la misère et aux divisions internes à Gaza, l’incitation financière pourrait provoquer des fuites décisives, même au sein des réseaux les plus loyaux au Hamas ou au Jihad islamique.

Une force internationale en préparation

En parallèle, les États-Unis confirment la mise en place prochaine d’une force multinationale chargée de stabiliser Gaza après la guerre. L’Indonésie — pays musulman le plus peuplé du monde — aurait déjà manifesté son intention d’y participer. Des discussions avancent également avec l’Égypte et le Qatar, deux médiateurs clés du dossier des otages.

Reconstruction sous conditions strictes

Le message américain est sans ambiguïté : « Aucun fonds ne transitera vers des zones sous contrôle du Hamas. » L’aide à la reconstruction ne sera débloquée qu’en échange de garanties politiques, sécuritaires et administratives. Washington veut éviter de répéter les erreurs de la reconstruction de 2014, lorsque le ciment humanitaire avait fini dans les tunnels du Hamas.

Face au chaos interne, l’idée des “zones sûres”

Autre piste évoquée dans les réunions stratégiques : la création de zones sécurisées à Gaza, placées sous supervision internationale, afin de protéger les civils contre les représailles internes du Hamas. Ce dernier aurait récemment exécuté plusieurs de ses opposants accusés de « collaboration ». Cette proposition aurait été « chaleureusement accueillie en Israël », selon la source américaine.

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