L’Indonésie espérait briller en accueillant pour la première fois de son histoire les Championnats du monde de gymnastique artistique. Mais la compétition, qui s’est ouverte dimanche à Jakarta, a commencé sur une note embarrassante : des gradins vides, un public absent et des organisateurs contraints de distribuer des billets gratuits pour tenter de sauver les apparences.
La plus grande nation musulmane du monde a refusé les visas à la délégation israélienne, dont faisait partie le champion du monde en titre, Artyom Dolgopyat. Une décision politique qui a provoqué la colère de la Fédération internationale de gymnastique et un rare communiqué de réprobation du Comité international olympique, rappelant que le sport devait « rester un terrain d’inclusion, non de discrimination ».
Selon la chaîne locale CNN Indonesia, même la cérémonie d’ouverture s’est déroulée devant des tribunes clairsemées dans la gigantesque Indonesia Arena du complexe de Senayan. « C’est une occasion rare de voir des champions internationaux concourir chez nous. J’invite les habitants de Jakarta à venir les encourager », a imploré le président du Comité olympique indonésien, Raja Sapta Oktohari, dans un appel diffusé à la télévision.
La présidente de la fédération nationale de gymnastique, Yuliati Irwan, a reconnu les difficultés : « Nous savions dès le départ que le plus grand défi serait d’attirer le public. Nous allons faire venir un millier d’élèves pour remplir les gradins et créer de l’ambiance, face à la désaffection du public, les organisateurs ont annoncé la distribution gratuite de billets dans certaines catégories et des réductions importantes pour les autres places, notre but n’est pas de faire des bénéfices, mais de promouvoir la gymnastique et d’inspirer la jeune génération ».
La compétition réunit plus de 400 athlètes venus de 77 pays, mais sans Israël — un vide symbolique qui ternit la portée internationale de l’événement. Dans la presse sportive mondiale, de nombreux observateurs soulignent le paradoxe d’un tournoi censé célébrer la fraternité sportive, mais pénalisé par une décision politique d’exclusion.
Les images des gymnastes chinois, japonais et européens évoluant devant des gradins désespérément vides sont devenues virales sur les réseaux sociaux, symbolisant le revers diplomatique d’un pays qui, en cherchant à isoler Israël, se retrouve lui-même isolé.