Dans son discours d'ouverture de la session d'hiver de la Knesset lundi marquée par de fortes tensions entre coalition et opposition, le Premier ministre Benyamin Netanyahou a dressé un bilan de la guerre tout en avertissant que les objectifs n'étaient pas encore atteints. Entre hommage aux otages libérés, riposte militaire contre le Hamas et annonces sur la conscription des ultra-orthodoxes, le chef du gouvernement a multiplié les messages.
Netanyahou a ouvert son discours en évoquant les récentes libérations d'otages : "Il y a une semaine, nous avons rendu à Israël les vingt derniers otages vivants et douze autres décédés, mais la mission n'est pas encore achevée."
Le Premier ministre a ensuite lu un à un les noms des seize otages décédés dont les corps sont encore détenus dans la bande de Gaza, s'engageant à "travailler sans relâche pour mener à bien cette mission sacrée". Un moment solennel qui a rappelé que malgré les succès revendiqués, des familles attendent toujours le retour de leurs proches.
Menaces en direction du Hamas
Netanyahou a consacré une partie importante de son intervention à la violation du cessez-le-feu par le Hamas survenue dimanche. "Hier, nous avons vu le Hamas violer ouvertement l'accord de cessez-le-feu. À notre grand regret, deux combattants ont été tués pendant la trêve", a-t-il déclaré.
La riposte israélienne a été immédiate et d'une ampleur considérable : "Le Hamas a immédiatement ressenti le poids de notre intervention : nous l'avons attaqué avec 153 tonnes de bombes. Nous avons attaqué des dizaines de cibles sur toute la bande de Gaza, éliminé de nombreux terroristes, y compris des commandants de haut rang."
Le Premier ministre a tenu à poser une ligne rouge claire : "J'ai clairement indiqué dès le début qu'un cessez-le-feu ne constituait pas une autorisation pour le Hamas de nous menacer." Il a également révélé un accord conclu avec le président américain Donald Trump : "Nous avons convenu avec Trump que le pouvoir militaire et gouvernemental du Hamas serait éliminé."
Netanyahou a profité de son discours pour souligner la qualité des relations avec la nouvelle administration américaine. "Les relations avec les États-Unis n'ont jamais été aussi étroites et intenses qu'aujourd'hui, tant sur le plan politique qu'humain, entre le président Trump et moi-même", a-t-il affirmé.
Cette proximité avec Trump, qui contraste avec les tensions fréquentes sous l'administration Biden, est présentée par Netanyahou comme un atout stratégique majeur pour Israël dans la poursuite de ses objectifs militaires à Gaza.
Conscription des ultra-orthodoxes : une "véritable révolution"
Dans une annonce qui risque de raviver les tensions au sein de sa propre coalition, Netanyahou a dévoilé un projet de loi sur la conscription des étudiants de yeshiva.
"Lors de la session actuelle, nous soumettrons également à l'approbation de la Knesset une loi sur la conscription qui entraînera la conscription de dix mille étudiants de yeshiva d'ici deux ans", a déclaré le Premier ministre, qualifiant cette mesure de "véritable révolution, une première depuis la création de l'État".
Netanyahou a toutefois élargi le spectre de la conscription au-delà de la seule communauté ultra-orthodoxe, faisant allusion au taux élevé de dispenses de l'armée au sein de la jeunesse : "De nombreuses autres personnes en âge de se joindre à la conscription, qui ne sont pas Haredi, doivent également s'enrôler."