Le gouvernement israélien a approuvé ce vendredi une vaste réforme du secteur laitier, pilotée par le ministre des Finances Betsalel Smotrich. Cette réforme, présentée comme un instrument majeur dans la lutte contre la vie chère, vise à ouvrir un marché longtemps contrôlé et régulé.
La réforme ambitionne avant tout de faire baisser les prix du lait et des produits laitiers pour le consommateur. Pour y parvenir, elle prévoit :
La suppression progressive des quotas de production, cœur du système de régulation actuel.
L’ouverture accrue aux importations, avec une réduction ou suppression des droits de douane.
La baisse du prix du lait cru dès les premières étapes de la mise en œuvre.
La réorganisation des mécanismes de régulation des prix, désormais confiés davantage au ministère des Finances.
Selon le ministère, ces mesures devraient stimuler la concurrence et moderniser une filière considérée comme inefficace et coûteuse.
La réforme suscite, par ailleurs, une forte résistance du monde agricole, notamment des éleveurs laitiers et du ministère de l’Agriculture. Les critiques soulignent plusieurs risques :
Fermeture potentielle de centaines de fermes, particulièrement les plus petites et celles situées en périphérie.
Menace sur la sécurité alimentaire nationale, Israël étant un marché insulaire dépendant de chaînes logistiques externes vulnérables.
Affaiblissement de l’économie rurale, notamment dans les zones frontalières et les communautés agricoles.
Incertitude sur l’impact réel pour le consommateur, certains craignant que les importateurs et les chaînes de distribution captent une partie de la baisse des coûts.
Le débat est d’autant plus vif que les associations agricoles dénoncent un « démantèlement » de l’un des secteurs stratégiques du pays.
Bien qu'approuvée par le gouvernement, la mise en œuvre de cette réforme suscite un affrontement institutionnel entre le ministère des Finances, qui veut aller vite, et celui de l’Agriculture, qui tente de freiner le processus et de proposer des alternatives visant à protéger les producteurs locaux. Le ministre de l'Agriculture, Avi Dichter, a voté contre la réforme.
Dans le même temps, les éleveurs s’organisent et multiplient réunions d’urgence, campagnes publiques et pressions politiques pour obtenir des amendements ou un retrait pur et simple du texte.