« C'était exactement le problème même dans les années précédant la guerre », confie un haut responsable sécuritaire israélien. Selon lui, les responsables du ministère des Finances auraient agi « de manière irresponsable » en menant des critiques unilatérales contre le système de défense. « Les budgets que nous avons reçus servent uniquement à restaurer la préparation de l’armée et à reconstituer les stocks épuisés. C’est essentiel, mais loin d’être suffisant. Le ministère des Finances sait que nous ne pouvons pas parler ouvertement de nos lacunes ni de nos besoins, pour ne pas révéler nos points faibles — et ils exploitent ce silence pour une campagne contre nous. »
En pratique, Tsahal a dû compter sur environ 900 avions de transport et 150 navires d’aide pour soutenir ses opérations. Les fonds transférés jusqu’à présent sont majoritairement destinés à la poursuite de la guerre, qui s’étend désormais sur deux ans, et à la reconstitution de l’arsenal. « Mais ce n’est pas suffisant », alerte un autre haut gradé.
Selon lui, Israël doit désormais passer à la phase de renforcement : équiper de nouvelles plateformes aériennes et navales, renouveler les chars et blindés Namer, et surtout acquérir des munitions de précision, bombes intelligentes, missiles et intercepteurs pour la défense aérienne. Le coût est colossal : produire un missile iranien ou un drone revient à environ 400 000 dollars, tandis que la dernière version du missile Arrow 3 israélien coûte près de trois millions de dollars — sans compter les délais de production, allongés par une pénurie mondiale de matières premières et de main-d’œuvre qualifiée.
Une situation qui, selon les responsables de la défense, « met en jeu la capacité d’Israël à garantir sa sécurité à long terme ».